Wendy : le cinéaste des Bêtes du Sud sauvage rate sa version de Peter Pan
Huit ans après les Bêtes du Sud sauvage ( qui récolta notamment le Grand Prix du Festival du film américain de Deauville et le Prix du Jury à Sundance ; mais qui contrairement à beaucoup d'autres médias nous avait laissé un peu dubitatif malgré d'indéniables qualités ), Benh Zeitlin revient avec une œuvre directement inspirée – sans être une réelle adaptation – du conte de Peter Pan, tel que l’imagina l’auteur écossais James Matthew Barrie en 1902.
Le jeune cinéaste prometteur d’hier a refusé tous les offres d' Hollywood et a préféré disparaître pendantquelques années avant de refaire surface aujourd’hui avec sa propre vision du mythe de Peter Pan, qu'il avait visiblement en tête depuis longtemps. On y retrouve Peter, Wendy, un Capitaine Crochet, mais d'une façon bien différente du film de Disney.
Avec sa revisite très personnelle de Peter Pan, Benh Zeitlin évacue la féérique inhérente au conte pour une fable sombre qui aborde des thématiques déjà abordés dans son premier film comme le féminisme, la peur de grandir et la perte des idéaux.
Il est peu de dire que cette relecture contemporaine d’un mythe connu de tous était attendue par les spectateurs tombés sous le charme de son premier film , mais la sortie du film un peu en catimini demain sur nos écrans ne laissait présager rien de très optimiste, ce que la vision de ce Wendy confirme rapidement.
Après un début plutot réussi, on peut dire que dès l'arrivée des enfants sur l'ile mystérieuse, le long-métrage se perd rapidement dans un symbolisme et une surenchère d'effets qui rendent le film artificiel et un peu trop surjoué.
On est ici pas loin du Pinocchio de Mateo Garonne dans ce même propension à développer un esthétisme surchargé et qui empeche toute émotion d'intervenir. Le propos global est trop confus et appuyé pour que l’on saisisse réellement les enjeux.
Bref, malheureusement ce Wendy tient davantage du ratage malheureux que de l’essai transformé.