Rencontre avec Jane Campion pour son nouveau film The Power of dog
C'est assurément l'un des gros événements cinéma de cette fin d'année et tant pis si ce n'est pas dans les salles mais sur Netflix : Benedict Cumberbatch, Kirsten Dunst et Jesse Plemons figurent au casting de The Power of the Dog, le tout nouveau film de Jane Campion, diffusé par la plateforme Netflix dès le 1er décembre.
L'illustre réalisatrice de la Leçon de Piano a adapté Le Pouvoir du chien, le magnétique roman western de Thomas Savage, qui se déroule dans un ranch du Montana dans les années 1920.
Le long-métrage est tiré du roman Le Pouvoir du Chien, de Thomas Savage, traduit de l'anglais par Laura Derajinski aux éditions Gallmeister.
Après avoir reçu le Lion d'argent du meilleur réalisateur pour The Power of the Dog. lors de la 78e Mostra, le festival International du film de Venise, la réalisatrice a reçu on s'en souvient, le 15 octobre le Prix Lumière 2021 à Lyon
Lors de la conférence de presse qui a suivi la remise du prix Lumière , où Jane Campion était entourée de Thierry Frémaux et du critique Michel Ciment, Jane Campion est longuement revenue sur la génèse de son septième long métrage.
Cette rencontre était en effet l'occasion d'aborder en détail le travail d'adaptation du livre de Thomas Savage qui racone comment le quotidien de deux frères est bouleversé par l'arrivée impromptue d'une femme .
Pour Jane Campion, « Adapter un livre, c’est une responsabilité, envers l’auteur et son œuvre. Il faut lui rendre justice. C’est un cadeau que l’on a reçu et que l’on doit transmettre. »
La réalisatrice dit avoir été hantée par le livre de Thomas Savage, qui représentait un challenge fort intéressant.: "J'avais un rapport presque passionnel au roman de Thomas Savage. Je suis complètement amoureuse du récit et j'avais à cœur d'être à la hauteur de ce qui l'avait inspirée. Le film déconstruit et interroge la masculinité, et le fait d'une manière absolument unique."
Quand on l'interroge sur le fait de parler des hommes alors que la cinéaste a plutôt traité des univers féminins avant ce film, Jane Campion botte un peu en touche : « En l’adaptant, je n’ai pas du tout pensé aux personnages en tant qu’hommes ou femmes. C’était seulement des personnages. Et cela faisait partie des choses nouvelles que de traiter d’un cowboy homophobe. Son secret me passionnait. Avec Benedict Cumberbatch, son interprète, nous avons exploré ce rôle en profondeur. C’est un cowboy qui sait castrer un taureau et fabriquer une corde pour l’attraper mais qui est incapable de mener une vie normale. J’éprouve de la tendresse pour chacun des personnages de mes films, y compris les plus mauvais. Et pour cet homme-là en particulier."
Cette conférence était également l'occasion de parler plus en détail de son choix de la plateforme Netflix qui l'a acheté pour diffuser The Power of dog dans tous les pays interessés.
" Netflix, je sais bien que cela pose des problèmes, notamment ici en France, mais ce sont des gens qui ont de l’argent. Si Netflix n’avait pas été là, je n’aurais pas pu tourner ce film, surtout avec la deuxième pandémie.
J’espère pouvoir bénéficier d’un visa temporaire pour que The Power of the Dog puisse être montré en salles" ( NDLR : depuis on a appris que le film sera montré en France à la cinématheque et à l'Institut Lumière dans le cadre d'un festival Netflix qui a fait un peu parler de lui ! "
Le pouvoir du chien (V.F. de The Power of the Dog)