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 Après Seules les bêtes  qu'on avait tant aimé à la fin 2019, Dominik Moll revient avec un nouveau polar encore une fois adapté d'un livre contemporain,  qu'il revisite avec énormément de brio et toujours avec son fidèle et talentueux comparse Gilles Marchand au scénario.

LA NUIT DU 12 est  en effet l'adaptation du formidable récit de Pauline Guéna " 18-3 une année à la PJ_", un récit fort  qu'on a beaucoup défendu à sa sortie 

Pauline Guéna s'était, on s'en souvient  glissée  avec énormément d'a propos dans les locaux de la police judiciaire de Versailles pendant un an pour une plongée en apnée aussi respecteuse de ses hommes que des institutions.

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Conservant le regard de l'autrice, aussi documentaire qu'incroyablement fictionnel, Dominik Moll ne conserve qu'une petite trentaine de pages sur les 500 que contient le livre de Pauline Guena pour en retenir une enquête en particulier, l’assassinat d’une jeune femme qui a été immolée par le feu tandis qu’elle rentrait chez elle.

 À travers cette histoire, qu'il délocalise avec pertinence à Grenoble, le réalisateur arrive parfaitement, comme le fait Pauline Guena dans l'intégralité de son livre le quotidien des enquêteurs  montrée  sans pathos ni voyeurisme et cette histoire tragique et sordide, lui permet également d'évoquer la cruauté des violences envers les femmes.

Dominik Moll  montre une police judiciaire livrée à elle-même et qui n’est pas soutenue par sa propre hiérarchie, devant se battre avec des moyens humains et matériels très restreints

Relatant un fait-divers  irrésolu, ce qu'un encart en début de film nous prévient d'emblée,  le réalisateur ose un film qui  nous prend la main  d'emblée et ne la relâche plus.

Un film d'enquête à la Memories of murder ou Zodiac et La Nuit du 12 ne rougit jamais vraiment de la comparaison face à ses gloieux modèles 

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L’auteur-réalisateur donne de la constance et de la force à ces enquêteurs,  incarnés avec énormément de  brio par Bastien Bouillon llaconique et impuissant  et  le toujours merveilleux Bouli Lanners), qui évitent toujours la caricature des personnages de séries TV policières 

Porté par une mise en scène crépusculaire et fascinante, le nouveau long métrage de l'excellent Dominik Moll,  présenté sur la croisette dans la sélection un peu fourre tout "Cannes Premiere" n'aurait assurément  pas démérité en compétition.  

Le film sera présenté ce dimanche 12  juin à Lyon au cinéma Lumière Terraux 

Crédit photos : Haut et Court