Critique cinéma: Cet été-là- Eric Lartigau tente à son tour le "coming-of-age"
Grand habitué de la comédie française sous toutes ses dimensions, qu'elle soit absurde, (Mais qui a tué Pamela Rose), romantique (Prête-moi ta main), plus adulte (#Jesuisla) ou familiale (La famille Bélier), le réalisateur Eric Lartigau s’essaye pour ce début d'année 2023 au récit d'apprentissage, plus communément appelé le film coming-of-age , genre régulièrement traité notamment par le cinéma indépendant américain.
Pour ce faire, il adapte un roman graphique d'il y a quelques années écrit par deux cousines canadiennes, Jilian et Mario Tamaki, on est là aussi dans le récit iniatique et d'apprentissage et délocalise l'histoire d'origine dans le cadre pittoresque du sud-ouest de la France.
Comme dans l'oeuvre littéraire d'origine qu'on avait bien aimé, le réalisateur Eric Lartigau suit à la trace deux attachantes héroïnes à la croisée des âges et des chemins que le spectateur accompagne avec délice le temps d'un été en pente douce.
Cette énième plongée, toujours à hauteur d'enfant, dans cette période si difficile qu'est l'adolescence, fleuron des films de "coming-of-age", ne semble pas de premier abord retenir l'attention par son originalité.
De fait, comparé à des films qu'on a pu voir fin 2022,de Falcon Lake à Alma Viva, Cet été là ne brille ni par son audace formelle, ni par une écriture particulièrement singulière .
Toutefois, cette plongée dans l'adolescence qui ne nous épargne ni les transformations du corps, ni les difficultés relationnelles avec les parents, ni plus globalement toutes les problématiques inhérentes à cette période charnière aussi tendre que cruelle, n'est pas dénuée de charme car elle est traitée avec une tonalité un peu douce amère, avec une certaine poésie, entre légèreté et profondeur.
Cet été là est certes une histoire toute simple, qui défriche tant bien que mal des territoires balisés avec sensibilité et en s'appuyant sur des personnages bien interprétés; Marina Foïs en tête, la compagne d'Eric Lartigau, qui compose avec toute la nuance dont elle sait faire preuve une mère qui tente de garder le cap malgré des remous internes.
Parmi les jeunes comédiennes, Rose Pou Pellicier, dont c'est le premier rôle au cinéma, épate dans le role de Dune par sa naturel et sa présence et porte ce récit initiatique et de résilience.
Cet été-là **
D’Éric Lartigau, avec Rose Pou Pellicer, Marina Foïs, Gaël García Bernal. 1h39.
En salles le 4 janvier 2023- distribué par Studio CANAL
Film découvert hors compétition au festival du film de Royan
Cet été-là, une histoire toute simple, récit initiatique et de résilience. porté par un beau casting, Marina Foïs et la jeune Rose Pou Pellicier, dont c'est le premier rôle au cinéma. pic.twitter.com/hzUNyjgu7b
— Baz'art (@blog_bazart) January 1, 2023