Idée cadeau de Noel: DVD Pack Sage-homme + Première année -
Une belle idée de coffrets DVD à glisser sous le sapin à Noël., celui chez Warner regroupant deux films français assez proches dans leurs thématiques et leurs traitement :
Première année, Thomas Lilti
Thomas Lilti se penche sur le dur apprentissage de l'étudiant aspirant médecin. Le cinéaste, lui-même ancien médecin, pioche une nouvelle fois dans ses souvenirs pour son quatrième long-métrage : la première année à l'université, difficile cap à franchir et phase d'écrémage avant d'atteindre le Graal des études de médecine.
Pour incarner le duo d'étudiants que le film suit pas à pas, Lilti a fait appel à Vincent Lacoste, qui tenait déjà le rôle principal de Hippocrate, et William Lebghil, qui s'est fait connaître notamment grâce au formidable film comique Ami ami . et les deux forment un duo aussi complémentaire qu'attachant qu'on a envie de suivre pendant plus d'une heure trente dans leurs révisions à n'en plus finir .
Mais ce n'est pas qu'un film sur les étudiants en médecine : le quatrième long-métrage de Lilti évoque avec humour et une certaine gravité le passage à l'âge adulte, et les premiers doutes liés à l'orientation professionnelle.
Il met également en lumière les failles des études et du système médicaux, des problèmes chers à Thomas Lilti, qui a d'ailleurs quitté la profession médicale pour le cinéma.
C'est un film qui devrait intéresser pas mal de monde, on a tous dans son entourage quelqu'un qui a tenté le PACES( en loccurence ma nièce qui aobtenu du premier coup l'an passé, autrement dit, elle verra le film avec grand plaisir) .
C'est filmé avec ce qu'il faut de justesse et de rythme ( le cinéaste dit avoir pris Rocky comme référence avec les révisions à la place des scènes d'entrainement et les examens à la place des matches de boxe :o), pour que jamais le spectateur ne se sente de trop dans cette immersion totale d'un monde qu'il ne connait souvent que de loin.
Sage homme; Jennifer Devolvère
Dans la tradition du récit d’apprentissage , Sage-Homme suit l’évolution de Léopold, un jeune étudiant en médecine qui, ayant raté sa première année, se trouve contraint d’accepter une formation de sage-femme…
Comme il ne cesse de l’affirmer, cette parenthèse professionnelle est temporaire, et il ne pense qu’à réintégrer de vraies études pour être médecin. Mais ce qui est au départ un échec va s'avérer in fine une révélation, de quoi donner de l'espoir aux étudiants sur leurs choix d'orientation.
Jennifer Devoldère s’empae d’un sujet actuel sur le monde de l’hôpital pour l’emmener sur le terrain de la chronique sociale féministe, qui trouve un bel équilibre entre rires et émotions.
Sous les oripeaux plutôt classiques du récit initiatique professionnel et intime, et dans un rythme qui ne faiblit jamais, la cinéaste opère, en douceur, mais de façon assez évidente, une forme de déconstruction de la virilité à la fois introspective et sociale, puisqu’elle opère une véritable remise en cause du système hospitalier.
Au-delà de ce récit d'apprentissage par ailleurs très plaisant à suivre malgré certains passages obligés ( le premier amour, la volonté de tout laisser tomber, les premieres joies...) , ce que réussit si subtilement Jennifer Devoldère c'est l'évocation fine et pertinent du regard que pose l’homme sur le corps de la femme.
Plusieurs scènes illustrent ce constat: on pense à celle où Leopold apprend à évaluer l’ouverture du col utérin, ou lorsque Nathalie lui apprend sur mannequin à caresser sa future petite copine pour devenir un bel amant.
Jennifer Devoldere partage habilement son récit entre la critique et l’optimisme : c’est un regard qui porte juste, entre l’émotion et l’humour.
Karin Viard , grande gueule au grand coeur à la fois libre, rageuse, désopilante, bouleversante illustre bien l'esprit du film.
Et son duo avec le formidable Melvin Boomer, qui épatait en Joey Starr dans le Monde de demain au charisme indéniable, finit d' emporter le film dans son énergie et son intensité.