[CRITIQUE] RAPACES de Peter Dourountzis : un thriller acéré sur les dessous de la presse criminelle.
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Le nouveau film de Peter Dourountzis, RAPACES*, s'appuie sur l'enquête d'un féminicide venue s'immiscer dans une relation père-fille.
Une étudiante en journalisme effectue un stage à la rédaction du magazine à sensation Détective (inspiré du journal de faits divers Le Nouveau Détective) au côté de son père.
Le duo enquête sur le meurtre d’une jeune fille de son âge brûlée à l’acide sur une route de campagne.
Peter Dourountzis, fort de ses 15 ans d’expérience au Samu social- parcours bien atypique pour un réalisateur français, parvient aisément à renouveler les codes du polar en distillant des analyses précises des travers de notre époque.
Progressivement, le film d'abord portrait choral d'une rédaction (comme le récent Vivants, en moins survolé) va se muer d'une mini-fresque chorale en portrait d'un père et de sa fille en mission.
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Après s’être intéressé à un tueur marginal dans Vaurien, il s’attarde ici sur le rôle des médias dans la représentation de ces crimes et interroge sans manichéisme la manière dont l’information est et élaborée puis diffusée.
Rapaces s’inscrit dans une tradition de polar social à la française Peter Dourountzis continue à explorer la violence contemporaine avec justesse.
Et au morbide et au glauque, il préfère l’observation sans négliger d'insuffler pas mal de tension à son enquête notamment dans sa dernière demi heure (la scène du resto autoroutier, stressante à souhait.
Une mise en abîme efficace, sans excès de démonstration.
Rapaces joue habilement avec les codes du cinéma de genre pour questionner notre rapport à l’information, à la violence, et à l’intimité familiale.
Moins radical que VAURIEN, mais plus généreux et populaire, Rapaces est un polar efficace, porté qui plus est par une vraie volonté de dire quelque chose.
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Le film s’ancre dans un univers très réaliste, qui évoque immédiatement la presse à sensation façon "Nouveau Détective" mais sans le sensationnalisme dévolu à ce genre de presse à scandale.
On sent d'ailleurs chez le réalisateur- même si lors de l'interview qu'il nous adonné lors de la rencontre avec les médias lyonnais il n'a pas abondé dans ce sens, une volonté de réhabiliter ce genre de presse, quitte à les rendre quasi héroïques dénouant des enquêtes tortueuses que les policiers n'ont jamais su résoudre...
Rapaces réussit là où certains thrillers capotent : il conserve une ligne claire, une sobriété dans sa forme, et une belle cohérence dans son propos.
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*Le titre du film désigne tour à tour les criminels, les journalistes, voire les institutions qui exploitent la douleur pour faire vendre.
RAPACES de Peter Dourountzis avec Sami Bouajila et Mallory Wanecque,
Sorti le 2 juillet 2025 au cinéma - Vu en Avant-Première à Lyon- Interview à venir du réalisateur et de la jeune comédienneMallory Wanecque,