LES TROIS FANTASTIQUES -

En salles ce jour, «Les Trois fantastiques» nous relate l’histoire d’une belle histoire d’amitié qui explose lorsque le frère aîné sort de prison.

Michaël Dichter est un jeune réalisateur au parcours atypique.

Après avoir réalisé deux couts-métrages, il a joué  à l'affiche dans les années 2010 de  plusieurs longs métrages: à savoir «Vie sauvage «de Cédric Kahn et Telle mère, telle fille de Noémie Saglio.

«Les Trois fantastiques» est son premier long métrage. Il est inspiré de son court-métrage «Pollux». Le film relate le déclin d’une région industrielle où l’usine qui faisait vivre une grande partie de la population vient d’être fermée.

Régénérer le Teen Movie, tout en respectant la plupart de ses codes, voilà qui est une saine ambition et un pari en  très grande partie réussi par Michaël Richter

 Le film  sort des sentiers battus du film d'apprentissage ne serait ce que par son parcours pas sinueux, il débute sur une tonalité très teen movie, se déplace vers la chronique sociale pour finalement se transformer en tragédie

Le long-métrage est situé du côté de Sedan, avec pour toile de fond une fermeture d'usine et un contexte social plus que difficile.

Ce sont les Ardennes sans Champagne, avec la sinistrose pour compagne, qui comme dans le récent un homme en fuite sort de décorum à l'intrigue . 

Drôle d'endroit pour un récit initiatique qui semble d'ailleurs progressivement contaminé par une atmosphère délétère qui va crescendo vers une vraie noirceur qu'aucun happy end ne viendra contredire.

Le réalisateur, Michaël Dichter, ne lésine pas sur l'action ni sur le suspense, le fil rouge tient du début à la fin : l'histoire d'amitié mise à mal est vraiment sincère et vivante.

Un  véritable thriller avec en background un problème sociétal intéressant : celui de la désindustrialisation de certaines régions françaises.

On suit ces 3 gamins dans leurs aventures a priori banales (ils veulent partir en colo, les parents n’ont pas tous les moyens, alors ils vendent des brownies) avant que le récit ne monte  en puissance en puissance dramaturgique.

Atour d'un trio de jeunes comédiens  très crédibles  qui défendent des personnages  à la  profondeur psychologique très intéressante, Emmanuelle Bescot est excellente dans le rôle de cette maman dépassée par les événements tandis que Raphaël Quenard , décidement en  pleine ascension joue avec intensité ce grand frère qui va perdre de l'estime dans les yeux de son cadet .
Un très beau film dont la sortie nous semble un peu noyée sous l'actualité cannoise !!