Rencontre avec Laurence Arné et Dany Boon pour le film "La famille Hennedricks"
On a assisté à l’avant-première lyonnaise de «La famille Hennedricks», un film de Laurence Arné tourné avec son époux Dany Boon.
En pleine promotion de La famille Hennedricks, en salles depuis ce 26 juin, difficile pour Dany Boon et Laurence Arné de faire l’impasse sur la complicité qui les lient hors plateau.
Laurence Arné :
"Mon film est rempli d'éléments autobiographiques distillés un peu partout. Des souvenirs d’enfance. J’ai grandi du côté du bassin d’Arcachon, j’ai voulu injecter des rituels que j’avais avec mes parents, le fait de partir vers les plages de l’Atlantique en voiture, d’ouvrir les fenêtres pour sentir l’odeur des pins, sentir le soleil, écouter Supertramp à fond…
Ensuite, il se trouve que Dany et moi avons également traversé une recomposition familiale. J’avais envie de montrer que ça pouvait être quelque chose de joyeux, même si on est une famille bordélique et dysfonctionnelle. »
L’idée était de montrer qu’on peut faire famille de plein de façons différentes. Quand on a cassé un schéma traditionnel qui ne convenait peut-être pas, il y a une manière de créer un nouveau couple et de faire famille à sa manière. Ça laisse une totale liberté et c’est réjouissant. »
Etre une locomotive, c’est le propre des mamans. Le film parle de leur charge mentale, de leur responsabilité, de la mission qui leur incombe de faire le lien. Les femmes se transforment en monitrices de colos pendant les vacances. C’est beaucoup d’énergie, ne serait-ce que pour faire en sorte de dîner ensemble, sans les écrans. Ou faire un jeu de société. Ou regarder un film ensemble. Parfois, je m’entends dire que je force, mais c’est super important de garder le lien et de ne pas lâcher. On force, oui, mais on initie des choses et, bien souvent, les enfants disent ensuite que c’était génial. »
Dany Boon : « Jusitine va se battre pour le lien familial. Laurence n’est sans doute pas aussi obsessionnelle, et elle ne cache pas les choses comme dans le film, elle a plutôt tendance à les dire. »
Il y a vingt ou trente ans, il n’y avait ni les portables ni les réseaux sociaux. C’était plus simple de recréer ce lien. Aujourd’hui, on doit en plus détacher les enfants de cette drogue que sont les écrans. Tout cela est addictif, même pour les parents. Il y a le devoir de faire décrocher de cela et de proposer autre chose. Chez les ados, ça démarre toujours par un refus. Une fois, un de mes fils, à 14-15 ans, m’a dit qu’il allait se coucher tôt, je me penche pour l’embrasser dans sa chambre, et je sens le portable planqué sous l’oreiller ! Je lui ai fait copier 100 fois Je ne prendrai plus mon père pour un con. Non, je rigole. Mais il faut forcer tout en étant positif, c’est-à-dire proposer. Pas interdire sans alternative »