𝚁𝙴𝙽𝚃𝚁𝙴́𝙴 𝙻𝙸𝚃𝚃𝙴́𝚁𝙰𝙸𝚁𝙴 2024- Tombée du ciel; Alice Develey
n'y a pas si longtemps, encore, je jouais à mourir. Je m'inventais un monde dans lequel on m'aurait aimée.
Tombée du ciel n'a pas grand chose à voir malgré son titre à la légèreté de la chanson éponyme de Jacques Higelin, mais n'en reste pas moins tout autant remarquable
Alice Develey raconte, à partir de fragments de souvenirs, l'histoire d'Alice, une jeune fille de 14 ans, internée pour anorexie mentale. L'adolescente va alors tenir un journal. Dans ce cahier, elle raconte son quotidien à l'hôpital, ses amitiés avec d'autres patientes et ses relations avec les soignants.
Alice est un personnage complexe qui se réfugie dans l'anorexie comme dans un lieu de calme et de repos pour son corps qui, lui, crie de toutes ses forces pour trouver de l'aide.
Le parcours au service de pédiatrie avec sonde de "gavage" puis au service psychiatrie avec isolement est un enchaînement de souffrance.
Un combat entre vivre ou se détruire, une révolte contre l'acharnement hospitalier, un constat choquant !
Un roman autobiographique brulant!
Ecrit d'une manière fluide, vivace et mordante, ce journal d'une hospitalisation se lit comme le carnet carcéral et intime d'une sorte de morte vivante
Le roman d'Alice DEVELEY nous plonge au plus près des pensées de sa protagoniste principal, de ses sentiments, de son corps. Elle décrit de manière implacable l'anorexie, cette maladie qu'elle compare à un monstre, un parasite qui a pris possession d'elle.
Cette créature terrible, qu'elle nomme Sissi, la torture tout en la rassurant, lui donne des ordres et se moque. Alice détaille aussi de manière extrêmement poignante, tout en les dénonçant, les traitements médicaux barbares qu'elle a subis. L'écriture pleine de poésie n'adoucit en rien cette sombre réalité.
Dans son carnet, Alice dénonce l'enfermement des enfants et la contrainte à la prise de traitements lourds à un âge où ils sont paradoxalement considérés comme capables d'avoir des relations sexuelles. Et elle nous fait toucher du doigt la mémoire décharnée de sa peau.
Avec Tombée du ciel, Alice Develey signe un roman puissant écrit avec colère et rage, qui remue fort, très fort.
Alice Develey, "Tombée du ciel" (L'iconoclaste)
Les parents sont des assassins. Ils donnent vie et déjà nous assènent un coup de ciseaux. Seuls dès l'abandon du ventre de la mère, enfants du deuil, nous avons pour parent la mort. Ils nous apprennent à parler comme eux, nous prenons leurs mots, leurs gestes, nous rêvons de devenir comme eux, ce sont nos héros. Mais ils savent ce qu'ils sont, il faut couper le cordon. On s'y refuse, on s'y accroche. Nous pleurons. L'enfance passe et nos parents tombent de leurs cieux.
𝑷𝒐𝒖𝒓𝒒𝒖𝒐𝒊 𝒋𝒆́𝒄𝒓𝒊𝒔 𝒄̧𝒂 ?
𝑱𝒆 𝒏'𝒆́𝒄𝒓𝒊𝒔 𝒑𝒂𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒏𝒆 𝒑𝒂𝒔 𝒎𝒐𝒖𝒓𝒊𝒓.
𝑱'𝒆́𝒄𝒓𝒊𝒔 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒕𝒖𝒆𝒓 𝒎𝒆𝒔 𝒔𝒐𝒖𝒗𝒆𝒏𝒊𝒓𝒔.
𝑱𝒆 𝒗𝒐𝒖𝒔 𝒅𝒐𝒏𝒏𝒆 𝒎𝒐𝒏 𝒉𝒊𝒔𝒕𝒐𝒊𝒓𝒆 𝒑𝒐𝒖𝒓 𝒒𝒖'𝒆𝒍𝒍𝒆 𝒏𝒆
𝒎'𝒂𝒑𝒑𝒂𝒓𝒕𝒊𝒆𝒏𝒏𝒆 𝒑𝒍𝒖𝒔.