Festival Lumière 2024- Le Paradis à portée de main !
Première des invité(e)s d'honneur annoncé(e)s du festival Lumière 2024, Vanessa Paradis, qui mène de front une éblouissante carrière de chanteuse et d'actrice, est l'une des personnalités françaises les plus populaires.
1990. Après des débuts d'enfant star, portés par le succès planétaire du tube Joe le Taxi, celle que l'on voyait, à tord, comme une jeune chanteuse vouée à l'éphémère, éblouie la scène des Césars, où elle remporte le Prix du meilleur espoir féminin.
L’actrice qu’elle n’est pas encore, va voler au secours de la chanteuse. Marceline Lenoir - agent de Juliette Binoche - entre autres - a pris en main sa carrière et lui suggère de lire le scénario de Noce Blanche.
Elle y incarnera une lycéenne paumée littéralement folle d’amour pour son prof de philo, Bruno Cremer. Le souvenir qu’elle en garde ? Sur le coup, le pire : un tournage “éprouvant” avec un Jean-Claude Brisseau “autoritaire” et “détestable” confie-t-elle à Première. “Plus jamais”. Et pourtant Noce blanche lui vaut laisser-passer pour le public qui remplit les salles. 1 800 000 entrées et une sortie mondiale. Le César du meilleur espoir valide sa témérité. Paradis est aux anges.
Quelques mois auparavant, c'est émue aux larmes qu'elle dédiait sa Victoire de la musique à Serge Gainsbourg, auteur et compositeur de son album Variation sur le même t'aime. Ce soir-là, une histoire d'amour débute, jamais rompue : celle des Français avec l'une de leurs étoiles les plus brillantes.
Après un album américain produit par Lenny Kravitz, la voici devant la caméra de Jean Becker, puis face à Jeanne Moreau et enfin, elle est le trait d'union qui réunit, pour Patrice Leconte, les deux monstres sacrés Delon et Belmondo.
C'est à nouveau pour Patrice Leconte qu'elle retrouve les plateaux de cinéma, en 1999. Dans La Fille sur le pont, film d'une poésie folle en noir et blanc, elle fait face à Daniel Auteuil. En 2000, la voilà plongée, pour trois semaines, dans l'aventure L'Homme qui tua Don Quichotte, célébrissime projet avorté de Terry Gilliam.
Dix ans plus tard, et après un passage remarqué chez Guillaume Nicloux, face à Romain Duris, elle tient le rôle principal de l'un des grands succès de la comédie française contemporaine : L'Arnacoeur. Toujours au début des années 2010, elle est, pour le réalisateur québécois de C.R.A.Z.Y., Jean-Marc Vallée, l'héroïne du poignant Café de Flore.
Depuis, on a vu Vanessa Paradis chez John Turturro, Audrey Dana, Samuel Benchetrit ou Yann Gonzalez. Une merveilleuse présence, une palette éclectique et une rareté à l'écran qui lui confèrent une place toute particulière dans le cinéma français.
Entourée, entre autres, de M, Benjamin Biolay, Alain Bashung ou Mathieu Boogaerts, Vanessa Paradis poursuit en parallèle une très belle carrière de chanteuse, en studio mais aussi sur scène, où chacune de ses prestations est un enchantement.
Les trois films qu'elle présente à Lumière ont été tournés dans les années 200 et 2010Mais Vanessa n’en a pas fini avec le cinéma. Tandis qu’on annonce l’entrée en pré-production de Trespassers de Vanessa Filho (Le Consentement), on retrouvera en février dans Histoire d’un mariage d’Ann Le Ny avec laquelle elle a tourné Cornouailles. Un film d’un genre auquel elle ne s’est jamais frottée ; un thriller vénéneux, où le personnage de Paradis promet l’enfer à celui que joue Omar Sy…
Sa présence à Lyon fut l'un des grands moments de cette nouvelle édition du festival Lumière !
Crédit photo Fabrice Schiff
Films présentés :
La Fille sur le pont de Patrice Leconte (1999, 1h30)
| UGC Confluence lu 14 10h45 | Comœdia ma 15 16h30
L’Arnacœur de Pascal Chaumeil (2010, 1h45) UGC Confluence ve 18 19h | Institut Lumière (Villa) di 20 19h15 | Institut Lumière (Villa) di 20 19h30
Café de Flore de Jean-Marc Vallée (2011, 2h)
Comœdia di 13 15h45 | Institut Lumière (Hangar) lu 14 14h30
je n'ai pas besoin de choisir, c'est tellement magnifique de pouvoir passer de la musique au cinéma.
Critique de Café de Flore
Café de Flore, le quatrième long métrage de Jean Marc Vallée, réalisateur québécois de C.R.A.Z.Y.
Café de Flore met en scène deux histoires d’amour à deux époques différentes : l’une de nos jours, à Montréal, d’un DJ fou d’amour pour sa compagne Rose, ne parvenant pas à faire le deuil de sa séparation avec Carole, son amour d’adolescent devenue la mère des enfants. Puis celle située dans le Paris des années 1960, racontant le destin de Jacqueline, mère d’un enfant trisomique qui tombe sous le charme d’une camarade de classe, trisomique comme lui.
Ce qui nous plait dans Café de Flore, c'est ce qui est raconté sur la puissance de l’amour à travers les âges et les époques, avec en filigrane l'idée selon laquelle aimer c’est aussi savoir laisser partir la personne que l’on aime.
Et si l'histoire est mise en scène de façon aussi éclatée au niveau de la chronologie et des sensations, c'est pour donner l'impression que le héros de l'histoire, DJ de son état, peut mixer sa vie comme il le fait avec sa musique.
La bande sonore (Sigurr Ross, Sophie Hunger) a du coup une importance primordiale sur le pouvoir hyptonisant du film, de même que le travail du chef opérateur Pierre Cottereau qui donnent à Café de Flore une coloration qui sied parfaitement à l'intrigue, entre réalisme et onirisme.
On est totalement enivré et pris par le tourbillon visuel et sonore de ce film.