Critique cinéma : Juré numéro deux :Clint, the last goodbye?
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Petite bourgeoisie blanche de Géorgie. Un jeune trentenaire, futur papa, bon voisin et certainement bon collègue de travail, avec juste une petite écorchure dans cette charmante biographie, une blessure qu'il pense cicatrisée mais qui risque de plonger ce charmant tableau dans le chaos.
Justin Kemp est le juré numéro deux dans un procès pour féminicide, très vite il découvre que son témoignage serait capital pour éviter la perpétuité au condamné, mais que ces aveux risquent de l'enfermer lui.
Tragédie pour un seul homme, Justin va se débattre avec ses convictions de justice humaniste et son désir de voir grandir sa petite fille dans son coquet cottage.
La vérité est-elle juste ? Grande question qu'en près de deux heures notre Clint, au meilleur de sa forme, saisit à bras le corps et dissèque avec méthode. On sort de ce film avec quelques réponses mais aussi beaucoup de questions.
Une bonne cuvée ce Clint Eatswood, un scénario malin qui dès les première minutes nous plonge dans un suspens tout en demi teinte. L'image est claire et vive, les décors proprets, nous sommes dans une jolie ville de la plus grande démocratie du monde, pourquoi ne pas avoir confiance en sa justice.
Mais dès les première minutes tout se détraque et le spectateur se demande comment notre pauvre héros va terminer sa course folle contre la vérité.
Les films de procès, tout comme les films à thèse, sont parfois lourdingues et patapoufs ( ne me demandez pas des titres, j'en ai trop dans ma besace ) mais notre vaillant nonagénaire à trouvé le rythme idéal pour nous tenir en haleine grâce à une mise en scène au scalpel et de formidables acteurs, justes jusque dans les plus petits rôles .
On pense au " Faux coupable " d'Hitchcock, bien sûr, mais il me revient en mémoire deux films français ( cocorico) qui m'avaient laissé de très bons souvenirs, " Le septième juré " un des premiers films de George Lautner ( Bernard Blier extraordinaire ) et le bien nommé " Le glaive et la balance " d'André Cayatte avec le trio Brialy, Perkins et Salvatori ( Oui je sais c'est du cinéma du XXIème siècle, mais dans quarante ans vous parlerez avec des sanglots dans la voix du cinéma de papy Clint )
Bref notre cher Papi Eatswood fait- d'après ce qui a été dit ici et là, mais rien n'est sur, visiblement, ses adieux au cinéma avec un film carré et classique- avec quelquefois quelques inserts touristiques qui font un peu téléfilm quand même mais on pardonnera aisément à notre Clint adoré- qui rend compte de l'état des lieux de la justice de son pays.
Un film ambitieux dans son propos à se dépêcher d'aller voir puisqu'il n'est pas beaucoup distribué ni aux States ni chez nous où il est sorti depuis tout juste une semaine .