Bien-être - Nathan Hill : coup de 💛en littérature étrangère 2024
Croyez ce que vous voulez, ma chère, mais croyez-le avec douceur. Avec compassion. Avec curiosité. Avec humilité. Ne vous fiez pas à l’arrogance de la certitude.
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Nathan Hill avait marqué les esprits en 2016 avec son premier roman, Les Fantômes du vieux pays.
Son deuxième, Bien-être, paru aux éditions Gallimard lors de la dernière rentrée d' août est un des très grands romans parus en France cette année .
Tout commence par un très beau coup de foudre à Chicago entre Elizabeth, la scientifique et Jack, l'artiste photographe rebelle.
On plonge au cœur de la vie ce couple avec à des superbes maitrises temporelles, des bons de vingt ans dans l'avenir ou dans le passé,
C’est le roman de Jack et Elisabeth, le roman de l’Amérique, notre histoire à tous.
Avec une grande maîtrise et un savoir-faire évident, Nathan Hill dissèque un homme et une femme prisonniers de la routine et ne regardant plus dans la même direction. Bien être est une formidable déconstruction de la mécanique psychologique qui conduit à l'illusion du bonheur.
Les situations sont très brillamment mises en scène, la construction distille son lot de surprises, le plaisir du lecteur va crescendo..
Certains ont déploré quelques longueurs- 700 pages quand même- mais l’auteur décortique à peu près tout ce qui peut creuser un fossé dans un couple .et le fait avec pas mal de détails certes mais une acuité et une justesse assez renversante.
Pêle mêle passeront en revue l’éducation des enfants, la gentrification des quartiers, les algorithmes et les fake-news, l’art, la psychologie, effet placebo, algorithmes des réseaux sociaux, parentalité, monde de l'art, théorie du complot...!!!
Un vrai plaisir littéraire !
Assurément, ce deuxième roman place Nathan Hill dans la liste des auteurs américains qui compte et dont on espère qu'il faudra pas attendre 7 ans entre le 2e et le 3e roman.
"Peut-être qu'un cœur humain était simplement compliqué et que tout amour était profondément précaire, que l'avenir resterait irrésolu et que c'était très bien comme ça. Peut-être que c'était ça, le véritable amour : accueillir le chaos comme il vient."
Traduit de l'américain : Nathalie Bru