[CRITIQUE] : Présence- Steven Soderbergh ne manque pas d'esprit
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Depuis son premier long métrage, il y a trente cinq ans- ach comme le temps passe- , Sexe mensonges et vidéo Steven Soderbergh n'a eu de cesse d'enchaîner les succès critiques et grand public, tout en tentant quasiment à chaque film des expériences et des mises en forme singulières, sur grand écran et plus récemment aussi à la télévision ou sur des plateformes.
C'est le cas de "Présence", son dernier film en date, singulier film concept qui met en avant une forme cinématographique pour le moins singulière aussi basée sur un montage non linéaire.
Presque toute l’histoire se vit à travers les yeux d'une mystérieuse présence qui hante la maison tout juste achetée par la famille Payne
Pour le reste, les règles qu’il s’impose sont simples, nous voilà dans les yeux (?) d’un esprit qui hante une maison, au moment où une famille s’y installe.
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L’esprit, qui ne peut s’aventurer à l’extérieur, interagit difficilement avec les nouveaux occupants des lieux, qu’il ne côtoie que dans les différentes pièces de la demeure.
Les scènes s’enchaînent du salon aux chambres en passant par la cuisine : on capte des bribes de conversations, des débuts de disputes, des moments de joie.
Hormis son parti pris technique et narratif réussi, le film- film de fantômes mais jamais vraiment film d'horreur contrairement à ce que sa présentation et sa bande annonce peuvent laisser supposer- bénéficie d’un scénario de David Koepp qui ratisse large dans les sous-thèmes : privilège bourgeois, pressions parentales, tabou de l’enfant préféré, dépression adolescente…
Le tout, fusionné de manière cohésive, et porté par de très bons interprètes.
Callina Liang s’illustre particulièrement dans le rôle de Chloé, une adolescente mal dans sa peau qui se montre être la plus sensible à la mystérieuse présence au sein de la maison.
Il ne vaut pas mieux trop en savoir à l’avance sur le sujet du film, et faire fonctionner ses méninges pour anticiper la jolie révélation finale. Mais gageons toutefois qu'avec son final étonnant qui vient faire écho à Mee too, Presence tient toutes ses promesses.
On attend maintenant de pieds ferme le prochain Soderbergh (Black Bag, prévu pour le mois de mars) histoire de prouver une nouvelle fois que le bonhomme a de la ressource et continue d'explorer chaque genre avec son originalité et son audace habituelles…
Presence de Steven Soderbergh, avec Lucy Liu, Chris Sullivan, Julia Fox (U.S.A, 2025, 1 h 25). En salle le 5 février.