[CRITIQUE] LE JOUEUR DE GO : la vie sur un coup de dé...
Vous avez remarqué qu'on parle beaucoup plus de jeux sur baz'art qu'à une certaine époque? Et quand on quitte le domaine ludique proprement dit, on continue sur cette voie là avec notre dernière chronique ciné qui va du coté d'un jeu japonais assez ancestral, le jeu de go avec un formidable jeu centré autour de cette figure du joueur de go :
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Devenu samouraï errant depuis qu'il a du quitter la Seigneurie à cause de fausses accusations de vol et du suicide de son épouse, Yanagida s'est installé en ville avec sa fille.
Dans cette rue, proche du quartier des plaisirs, les maisons de jeux et les bordels en font un lieu très, très, animés.
Artiste, graveur habile et méticuleux mais sans le sou, Yanagina attend les très rares clients en disputant des parties de go, un jeu dont il est passé maître.
Sa maitrise parfaite, son respect des règles et son attitude juste et intègre force l'admiration d'un riche propriétaire du quartier, beaucoup moins honnête et beaucoup moins probe, il faut bien le dire.
Contre des leçons de go au roublard logeur, Yanagida pourrait effacer ses dettes de loyer en retard et mettre sa fille à l'abri du besoin..
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Mais le destin semble s'acharner sur le pauvre et honnête samouraï, il est à nouveau accusé d'un vol qu'il n'a pas commis, et doit repartir sur les routes, se promettant de retrouver le gredin qui l'a calomnié et prouver son innocence.
En caution et signe de son honnêteté, il laisse sa fille chérie à la mère maquerelle du coin. Autant dire qu'il ne part pas à la recherche de la vérité avec l'esprit tranquille.
Nous sommes dans le japon du dix-neuvième siècle, une société médiévale, où l'on lave son honneur et l'on fait justice à grands coups de sabre, et si on échoue c'est seppuku.
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Le jeu de go comme une allégorie philosophique de l'existence humaine. Un jeu en noir et blanc pour apprendre que la vie n'est pas aussi manichéenne et que la frontière est parfois mince entre probité et imposture.
Des images sublimes et de lent mouvement de caméra pour nous raconter l'honneur perdu et retrouvé d'un samouraï. Décors soignés, costumes d'époque et le beau visage marmoréen de Tsuyoshi Kusanagi nous invitent à un très chic et très élégant voyage dans le temps au pays du soleil levant.
Petite précision, il n'est pas nécessaire de connaitre les arcanes du jeu de go pour apprécier le film, moi, qui ne suis qu'un excellent joueur (d'aucuns, dans ma famille, diront un maître) de " Cochon qui rit " et de " Nain Jaune ", j'ai passé un excellent moment et j'ai tout compris au film de Kazuya Shiraishu.
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