RENCONTRE. Camille Lou : "Je suis la preuve vivante que les cases sont faites pour être pulvérisées ". "
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Camille Lou incarne le personnage de Natacha dans une nouvelle adaptation cinématographique de la bande dessinée culte des années 70.
Après avoir écumé les téléfilms et séries, l'actrice a trouvé sa place sur les plates-formes et au cinéma, où on lui confie désormais des premiers rôles.
Lors de sa venue sur Lyon pour la promotion du film elle a rencontré quelques médias lyonnais dont l'équipe de Baz'art et on lui a posé quelques questions sur le rôle et sur sa carrière
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Connaissiez-vous ce personnage de Natacha, né en 1970 ?
« Non, je l’ai découvert grâce au scénario de Noémie. Que j’ai adoré. On m’a dit ensuite que c’était adapté en BD. Quand j’ai commencé à en parler autour de moi, j’ai vu qu’il y avait quelque chose de générationnel. Et quelque chose qui touche au registre de la bande dessinée. Tous les amoureux de BD connaissent Natacha. »
Qu'est qui vous a plu dans le scénario?
J'ai trouve le burlesque de comique de situation à la OSS 117 absolument irrésistible. Et comme il s'agit d'une sorte préquel - sur comment Natacha est devenue hôtesse de l'air – et non l’adaptation d’un tome, ça donne des libertés. Mais il y a un point commun entre la BD et le film : Natacha ne lâche rien, elle est plutôt optimiste. Et ça m’a fait marrer car on a souvent pu me reprocher de l’être trop dans la vie ! En tout cas, cet humour me parle et la manière dont il se moque par exemple des diktats absurdes de beauté m’a beaucoup plu. Natacha parle de l'émancipation des femmes dans les années 60 en miroir par rapport à aujourd’hui. Le tout avec légèreté et sans jamais se faire donneur de leçon.
En quoi ce personnage a pu résonner en vous?
En pas mal de choses en fait, Natacha veut réaliser son rêve. Dans ma vie, on m'a souvent dit que je n'allais pas pouvoir faire ce que je fais aujourd'hui. J'en ai eu, des commentaires, quand j'étais adolescente. Au collège, je n'étais pas du tout une fille populaire, dont les garçons tombent amoureux. Et les filles populaires m'en faisaient voir de toutes les couleurs. L'école n'a pas toujours été une partie de plaisir tout être humain, je ne retenais que les méchancetés en oubliant les commentaires positifs.
Bref, j'ai été touchée par ce personnage et par le fait qu'on veuille lui faire baisser les bras, mais qu'elle s'y refuse. J'aurais adoré voir ce film en étant adolescente.
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Au cinéma, vous n'avez joué que des comédies. À la télévision, votre registre est très varié voire plus dramatique . Qu'est-ce qui crée cette différence ?
« Au départ, il faut savoir qu'on a tendance à enfermer les gens de la télé : ils doivent y rester, et pas aller vers le cinéma. Déjà, j'ai été ravie de sortir de cette case-là. Ensuite, dans le cinéma, c'est vrai, on ne m'a jusqu'alors proposé que des comédies. J'espérais vraiment que pour ça aussi, j'allais réussir à briser les barrières. Et c'est arrivé !
En fin d'année, je tourne un film d'auteur, avec Anaïs Volpé , son deuxième film après Entre les vagues en 2021. On n'est pas dans une comédie. Je suis heureuse de mélanger tous les genres. Je continuerai à faire des comédies. Il n'y a pas un cinéma qui serait moins bon que l'autre. »
Mais vous n'avez pas craint que vos succès à la télévision gênent votre parcours sur grand écran ?
Si j’avais dû écouter tous les conseils qu’on m’a donnés, je n’en serais pas là aujourd’hui. On m’a expliqué qu’il ne fallait pas faire Danse avec les stars, car ça allait me fermer plein de portes. Résultat : cette émission et les mots de Marie-Claude Pietragalla ont tout changé pour moi. Ils m’ont autorisée à croire que je pourrais devenir actrice.
Ensuite, quand j’ai commencé à tourner pour TF1, on m’a dit de faire attention car aucune autre chaîne ne ferait appel à moi.
Et à l’arrivée, j’ai aussi bien tourné Le Bazar de la charité pour TF1 que J’ai menti pour France 2 ou Anthracite pour Netflix. Et évidemment, on m’avait aussi assuré que si je faisais trop de télé, je ne ferais jamais de cinéma ! Je suis la preuve vivante que les cases sont faites pour être pulvérisées à partir du moment où on croit à fond en son instinct.
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Photo-Eléna Hugot
Merci à Pathé Lyon et Pathé films