[CRITIQUE] MILLI VANILLI, DE LA GLOIRE AU CAUCHEMAR UN DES PLUS GROS SCANDALES DE L’HISTOIRE DE LA MUSIQUE
Difficile d'expliquer cela à ceux qui ont 20 ans aujourd'hui mais pour un type comme moi l'annonce de la supercherie Milli Vanilli m'a fait la même choc que quand j'ai appris que le père Noël n'existait pas alors que j'avais quand même quelques années de plus !
Milli Vanilli ont été à une époque courte mais réeelle des superstars planétaires et toujours pour parler de mon cas personnel, le premier CD que j'ai acheté de mes propres deniers, c'est dire !
A la fin des années 80, leur tube Girls You Know It’s True a placé le groupe allemand sur le toit du monde.
Des dizaines de millions de disques vendus, des concerts dans des stades plein à craquer, un triomphe aux Grammy Award, Milli Vanilli provoquait l’hystérie chez leurs fans , souvent des jeunes filles éplorées, et du coup chez votre humble serviteur, pourtant pas du sexe féminin
C'est en 1988 que les Milli Vanilli déboulent dans le paysage de la pop, portés par le tube "Girl You Know It's True", dans l'écurie de Frank Farian, faiseur allemand de tubes déjà responsable du succès de Boney M.
Plastique impeccable, belles gueules, danseurs hors-pair, dreadlocks dans le vent, les nouvelles stars, Fab Morvan et Rob Pilatus, courent les plateaux télé et décrochent même un Grammy, récompense musicale suprême aux Etats-Unis.
Tout tient du conte du fées pour la paire, qui s'est rencontrée à Munich - d'où est originaire Pilatus - et qui vivotait jusqu'alors comme danseurs pour des shows télé ou mannequins occasionnels.
Réalisé par Simon Verhoeven (aucun lien avec Paul), Milli Vanilli – De la Gloire au Cauchemar retrace sous forme de fiction- après un documentaire paru l'an passé sur Paramount- l’histoire du groupe et le mélange d’euphorie et de scandale qui auront marqué un parcours aussi intense qu’éphémère.
Pour filmer ce postulat de départ captivant, Simon Verhoeven opte pour une mise en scène ludique et plutôt inventive- n'exagérons rien non plus on n'est pas chez Gus Van Sant ou Todd Haynes- qui tranche sur la majorité des biopics musicaux souvent lisses et scolaires.
Elan Ben Ali joue Fabrice Morvan, il est très bon au delà de la ressemblance physique, comme l’est Tijan Njie en tant qu' interprète de l’icône déchue Rob Pilatus décédé tragiquement quelques années après la découverte de la supercherie.
Le film commence de façon singulière pour un biopic musical : dans une chambre d’hôtel luxueuse, le cinéaste fait dialoguer les deux ex-stars du groupe sur leur parcours, leurs succès et leurs erreurs en face caméra .
La suite du film : deux heures d'un biopic vraiment plaisant à suivre, pop et musical, tantôt drôle et grisant, tantôt amer et tragique et également avec une portée politique indéniable .
Car Milli Vanilli, raconte avant tout un cas de producteur blanc qui abuse de deux jeunes musiciens noir et on voit que la question raciale a effectivement joué un rôle important dans cette histoire aux relents de tragédie à suspens.
Et montre aussi que les menteurs et les méchants n'étaient pas forcément ceux qu'on croyait à l'époque!!!