Flavie Fontaine, bâtisseuse en mouvement
/image%2F1371318%2F20250630%2Fob_9306f5_072-la-fleche-benjamin-loyseau.jpg)
Hiver comme été, les guirlandes lumineuses nous montrent le chemin d’une cour beaucoup trop mignonne et d’une salle discrète qu’est La Flèche. Ici, sont nées des créations et des révélations comme Julie Duval avec son Odeur de la guerre. La fraîcheur des compagnies émergentes et de leurs textes se ressent d’autant plus en cette période de forte canicule. Derrière une programmation florissante, se cache une directrice présente sur tous les terrains. Son nom : Flavie Fontaine. Rencontre avec l’ex-comédienne qui préfère l’ombre à la lumière des projecteurs.
D'où venait votre passion pour le théâtre ? Est-ce que ça a été une évidence ou ça s'est construit au fur et à mesure ?
C'est une évidence ! Déjà, c'est dans le jeu parce que moi j'adore jouer dans la vie. J'ai toujours aimé jouer. Toute petite, je jouais en fait avant même de savoir que le mot théâtre existait.
Puis, très rapidement, j'ai compris que c'était un métier, donc je suis passée par le métier de comédienne. Au fil du temps, je me suis rendue compte que les enjeux ne sont plus les mêmes quand on jouait quand on était enfant et quand on jouait dans des groupes professionnels, et ça me déplaisait, et du coup, j'ai préféré passer de l'autre côté, et faire jouer les autres.
Est-ce que vous pouvez me parler de votre parcours ?
J’ai d’abord passé mon bac, comme ma famille le voulait. J'ai été à la fac parce que je me cherchais, je voulais vraiment jouer, mais en fait, je ne suis pas du tout d'une famille issue d'artistes, ça pouvait être aussi un peu effrayant… J'ai fait une année de fac en langues et littératures des civilisations étrangères.
Tout de suite après, je suis partie au Cours Florent en disant : voilà, c'est, je suis convaincue que c'est ça que je veux faire, j'étais très soutenue dans cette démarche. Puis, au bout de 3-4 ans au cours Florent, j’étais assistante aussi de ma prof d’« Acting in english », où j'ai commencé dans l’accompagnement d'artistes, ça, ça m'a beaucoup plu.
Après, je suis partie un an à l'étranger, en Afrique du Sud et en Serbie. Revenue en France, j'ai travaillé pendant trois ans dans un cabinet d'expertise de vente aux enchères d'affiches anciennes pour gagner ma vie. Une fois que ça a été fait, je me suis dit « en fait, c'est pas du tout intéressant, juste de gagner de l'argent. Je n'aime pas, je m'épanouis pas ».
Donc, je vais revenir à mes premiers amours, le théâtre. Je suis devenue comédienne/intermittente, et c'est là, au bout de quelques années, j'ai réalisé que je n'aimais pas ce métier, je ne m’épanouissais pas parce que je préfère être dans l'ombre, mettre les autres en lumière. Comme je donnais pas mal de cours dans diverses institutions, j'ai décidé de monter mon école de théâtre pour des adultes amateurs qui est toujours active aujourd’hui depuis 15 ans.
Au bout de 7/8 ans de compagnie Guild, j'ai eu des problèmes de salle. Je n'avais plus de salles et donc j'en ai cherché une activement. Je suis tombée sur le théâtre La Loge qui est l’ancienne Flèche et de là, j'ai repris ce théâtre en me disant : « c'est super, c'est une salle. C'est même pas une salle, c'est un théâtre donc autant faire de la programmation. »
Pourquoi le nom de La Flèche ?
Elle est là (montre son tatouage au bras gauche), mais elle était là avant la flèche, parce que déjà, j'aime bien l'objet qui représente le mouvement, comme au théâtre, c'est constamment en mouvement. Aussi, il y a l'idée qu’une flèche, c'est éphémère. Comme un projet théâtral, ça vit, puis ça meurt. Une flèche, soit on la perd, soit elle se casse, soit elle s'abîme. Il faut en changer ; le théâtre, c'est pareil, c'est constamment se renouveler, chercher des nouvelles idées. Ou même si on part sur une même idée, c'est comment la réajuster, comment la faire évoluer dans le temps.
Avant c’était la Fenêtre puis la Loge et c’est devenu la Flèche. Chacun a trouvé son identité au fur et à mesure.
Et je voulais savoir concrètement quel est votre rôle en tant que directrice de théâtre. En quoi ça consiste alors?
La première chose qui définit le lieu, c'est la programmation : définir les spectacles qui vont être programmés à la Flèchedans le cadre d'une saison depuis ses débuts. Ensuite, l'accompagnement de ces compagnies en amont et en aval de leur exploitation. Puis ça va être de définir évidemment la ligne artistique. En bientôt 7 ans, on a une plus grande équipe. L’idée est toujours d’être là en backup, de la communication à la technique (même si je n'y connais rien), pour s'assurer que tout fonctionne, puisqu'on a quand même une certaine exigence. C'est important pour nous qu’on puisse aussi être exigeants envers nous-mêmes, pour pouvoir proposer des services qui soient optimales.
La grosse partie reste la programmation. Après, ça va être vraiment le suivi de la communication et tout ce qui est aussi gestion, du calendrier d'organisation de ce qui se passe dans le théâtre jusqu'à commander le papier toilette pour que le public et les artistes en ait, jusqu'à faire le ménage ou réfléchir à ce qu'on fait comme événement à telle période. Voilà, c'est vraiment une vision macro du lieu, de ce qu'il propose, avec un axe très fort sur la programmation.
Justement la programmation, en quoi ça consiste, comment ça s'organise pour vous ? Vous vous basez sur des choix, des critères spécifiques ?
La programmation est répartie en trois temps dans l'année trois trimestres : octobre-décembre / janvier-mars / avril-juin. Chaque compagnie joue une fois par semaine sur dix dates. Donc, il y a huit spectacles différents par semaine, par session de programmation.
Les critères sont assez simples : il faut que ça dure maximum 1h15 ; que ce soit une création qui n'a jamais été exploitée à Paris ou banlieue proche en amont (Vraiment, j'ai envie de réserver le fait qu’ils puissent créer leur spectacle ici), épuré de décors pour 2 raisons parce que je trouve que c'est plus intéressant pour définir et se projeter dans un imaginaire pour le spectateur, et aussi pour la simple et bonne raison, c'est que y a pas de stockage. On a pas de stockage, en tout cas, il est tout petit, il faut être efficace.
En terme fonctionnel, la ligne artistique. En une phrase, c'est l'essence du théâtre entre exigence et incarnation : il faut un propos, sans que ce soit moralisateur, ni politique. Il peut y avoir des prises de position mais ça reste du divertissement. L’incarnation fait que les acteurs doivent être au plus près dans la justesse et la sincérité, quelle que soit la forme, mais qu'il envoie du lourd.
L'exigence, c'est tout ce qu'il y a autour, de la mise en scène à la dramaturgie, aux lumières, à la scénographie ; d'aller chercher et faire des choix précis, qui ont du sens.
Quand vous parlez qu’il faut que ce soit la première fois qu’un spectacle soit exploité, je crois que vous avez déjà utilisé ce lieu, mais aussi comme lieu de résidence…
Alors avant, oui, c'était au tout début pour la simple et bonne raison, c'est qu'on n’est absolument pas subventionnés. On a aucune aide de tutelle et, bien souvent, quand il y a des résidences, les compagnies, elles non plus, n'ont pas d'argent. Elles cherchent elles-même à trouver de l'argent. Et nous, aujourd'hui, on ne peut plus se permettre de prêter le lieu, parce que c’est un combat tous les jours. C'est très dur de faire tenir un lieu qui n'a que quarante-neuf places avec des conditions d'accueil souples pour les compagnies.
On doit garder le peu de créneaux qui nous restent, pour faire de la location et faire une rentabilité pour payer les employés, pour développer le lieu et garder des conditions d'accueil souples. Par exemple, ce matin, il y avait un séminaire d'entreprise. Les cours Florent peuvent faire leur cours en journée.
En 2020, vous déclariez dans le Parisien : « On a retenu 10 projets sur 100 reçus accompagnés de vidéos ». Quel est le ratio désormais ?
Je dois en recevoir un peu plus quand même. En fait, il y a deux appels à projets dans l'année, qui s'appellent les fléchettes, en ligne sur notre site. Ça dure deux semaines en septembre et en janvier. Par salve, je reçois entre 150 et 200 candidatures et sur ça, en général, j'en présélectionne entre 20 et 30 (même si je ne me donne pas un chiffre précis). Sur les 20-30, que je rencontre et qui passent une audition à la flèche, j'en garde entre 5 et 8 max. Au maximum, j’en reçois 200 et au minimum il en reste 5.
Et de toutes les créations, y a-t-il une pièce qui vous a le plus marquée ?
Il y en a plein, mais là, comme ça, souvent, celle que je ressors, c'est « Les membres fantômes ». C'était au tout début de La Flèche, un spectacle impitchable avec Charlotte Laemmel et Gaëtan Peau qui font d’ailleurs partie aujourd’hui de la compagnie des Chiens de Navarre. C'était assez incroyable en termes d'incarnation, de jeu, de divertissement et, en même temps, du poids que de ce que ça peut nous transmettre, en fait.
Sur quoi repose l'économie de ce théâtre ? On en parle très peu. On dit que la culture est en danger et qu’il y a plus de subventions.
Justement, c'est le nerf de la guerre, l'argent pour faire tenir un lieu comme ça. On n'a jamais été impactés par les pertes de subventions qui sont arrivés dernièrement, pour la simple et bonne raison qu'on n’a jamais eu de subvention. On a toujours fonctionné en autonomie, et c'est une question d'organisation et de priorité.
La priorité reste évidemment la programmation. Oui, il y a des bénéfices qui sont repartagés avec les compagnies. Avec un théâtre à 49 places, on ne monte pas très haut. Donc, il faut forcément aller chercher des ressources financières ailleurs, notamment via la location. Nous, ce qui nous sauve aujourd'hui, c'est vraiment la location. Une des raisons pour lesquelles on ne fait plus de résidence, c'est quand on met la clé dans la porte, le théâtre coûte de l'argent. Il faut qu'on rentabilise pour pouvoir payer les charges fixes et les charges d'employés et d'appointements. La programmation est source principale de revenus, en fonction du remplissage. Puis la location.
Cela variera selon le taux de remplissage ? Saigner des genoux a signé un complet du début à la fin par exemple
Il faut savoir que Saigner des genoux présenté lors du deuxième trimestre 2024-2025 était complet, comme tous les spectacles de janvier à mars. Sur ce trimestre, on était sur une jauge de 49,7 de moyenne spectacteurs. Saigner des genoux, ils ont très bien rempli, mais la rentabilité économique a été moindre que certains spectacles, parce que c'est un spectacle de très jeunes comédiens émergents, le public était très jeune, dont c'était que des tarifs jeunes. Alors que des spectacles moins émergents ont amené un autre public plus âgé dont les prix montent aussi. C'est ça qu'on trouve génial, c'est qu’ona la chance aujourd'hui d'avoir un public très jeune. Après, c'est aussi bien d'avoir les plus anciens, parce qu’ils ont un peu plus de sous.
L'idée est d'aller dénicher tout ce public pour le fidéliser, et ça, c'est un travail de fond qui prend du temps. Sur la saison 24-25, on est à 44,7% de moyenne de taux de remplissage. C’est pas mal du tout, parce qu’on travaille beaucoup sur la com. Les compagnies sont extrêmement investis, c'est le deal de départ. Moi, je leur dis qu'il faut qu'ils fassent le job, comme nous on le fait, qu'on travaille vraiment ensemble avec un seul et même objectif, c'est que leurs spectacles se remplissent évidemment, que ça leur génère de l'argent pour leur trésorerie et pour la suite et se payer, mais aussi pour que le spectacle continue de vivre derrière, c'est-à-dire que un programmateur, un professionnel du spectacle qui pourrait faire continuer à faire vivre le spectacle ailleurs. Il faut aussi le rassurer et c'est rassurant d'avoir une salle pleine plutôt qu’à moitié remplie.
Donc le bilan de la saison est plutôt bon ?
Il est plutôt très bon, comparé à l'année dernière, où ça a été très très dur. On a été en difficulté l'année dernière et notamment un appel aux dons en faisant une cagnotte ; tellement on est en difficulté parce que pas de subventions, trop de charges… On a tout resserré, c'est-à-dire que j'ai supprimé des billetteries par les ouvreuses pour me remettre dedans les mains dans le cambouis. Avec les suppressions de postes, il y a eu aussi une augmentation des prix. On a remonté la barque, c'est hyper encourageant, motivant. Après, il faut toujours rester en vigilance extrême parce que le moindre imprévu, la moindre sortie d'argent, en fait, le moindre centime et calculé.
J’ai un prévisionnel qui est sur plus de deux ans, pour voir en fait toutes les entrées, sorties, tout est chiffré, tout est calculé, tout est prévu et même les imprévus sont prévus. Je rajoute des dépenses. Plus jamais je ne veux faire de cagnotte ! Ça a été super parce que les gens ont vraiment fait preuve de solidarité super touchante et émouvante. Mais ça coûte de demander de l'aide à ce moment-là et de faire la manche, ce n’est pas quelque chose qui est agréable en fait. On l'a fait une fois, c'est bon. Les gens nous ont sauvés. Maintenant, on a eu cette chance d'avoir des gens qui nous ont soutenus et il ne faut pas refaire les mêmes erreurs !
Justement face à ces difficultés et dans un contexte de coupes budgétaires, à quel point, selon vous, la culture est en danger ?
C’est difficile… Si je prends une vision plus globale, quand j'entends juste même les compagnies, c'est compliqué, c'est presque devenu de la survie pour elles, même des lieux qui perdent leurs subventions…
Mais moi, je ne suis pas quelqu'un de défaitiste. À partir du moment où j'ai un obstacle, je me dis qu’est-ce que je fais pour le contourner ou passer au-dessus. Je vais me faire des ennemis en disant ça, mais je trouve qu'il y a des solutions à tout…
Le fait qu’il y a aussi une différence entre public et privé, il y a un énorme fossé…
Il y a un énorme fossé c’est clair ! C'est compliqué de rivaliser avec des théâtres publics qui proposent des tarifs à 10€ ou moins et de le faire entendre au grand public parce qu’ils peuvent se le permettre, ces théâtres sont subventionnés.
Quand on a un tarif plein 25€ et que les gens nous disent : “C’est cher”, mais je suis tellement d'accord avec eux : oui, c'est cher ! Moi je ne pourrais pas forcément me permettre toutes les semaines d'aller voir un spectacle à 25€. La qualité se paye, mais c'est vrai qu’on a un tarif plein à 25€, un tarif réduit à 18€ et un tarif spécial (-26 ans, RSA et habitant du 11ème) à 15€, mais ça reste cher quand vous prenez juste une famille (2 parents et 2 enfants). On va vite approcher les 100€ pour une sortie qui dure 1H15… Et ils n’ont pas encore mangé ! C’est un gros budget avec les restrictions pas uniquement dans la culture mais partout avec l’inflation. Donc je comprends quand on me dit que c'est cher, je suis d'accord avec eux et en même temps, de l'autre côté, j'ai une réalité économique à maintenir, un lieu à faire tenir, des promesses à tenir aux compagnies qui doivent jouer.
Pour revenir sur la notion des subventions et du fossé public-privé, c'est le gouvernement, ils décident bien ce qu'ils veulent. De toute façon, moi, je ne peux rien faire. Je trouve que ça serait bien d'avoir des aides pour proposer des tarifs super bas pour des personnes qui sont en difficulté ou en précarité, qui pourraient se dire que le théâtre peut leur être accessible. Le théâtre est devenu une sortie de riches !
En plus, c’est déjà l’image qui lui est collée…
On a quelques têtes blanches, mais on a quand même vraiment beaucoup de jeunes, et ça, je trouve ça super.. C'est un combat et ça vient du fait de programmer pas mal de compagnies émergentes, elles nous ramènent aussi ce public-là. C’est un travail à la longue de fidéliser son public. Maintenant, je suis fière de me dire que, oui, c'est un peu un théâtre qui attire les jeunes !
Oui et même les premières créations qui montent très fort très vite !
Oui L’odeur de la guerre, Gutentag Madame Merkel, 37 heures qui arrive à la Scala (Provence), la Sœur de Shakespeare au Studio Hébertot, Faire semblant d’être moi aux Charriots, J’oublie tout à la Factory (à Avignon).
Le but, c'est que les spectacles naissent ici, fassent leurs premières armes et continuent d'évoluer sur les dix semaines. D'une semaine à l'autre, ils ont la possibilité de réajuster et de manœuvrer, d’ajouter, donc le spectacle est en constante évolution et ça leur permet de continuer le travail. On en revient à la Flèche, c'est pas figé, c'est toujours en mouvement. Une fois qu’il sort de ces dix dates, il est prêt pour aller dans des théâtres encore plus prestigieux que nous, comme La Scala. Nous, on est juste un tremplin, il faut juste qu’ils fléchissent bien les genoux !
Vous faites un point avec les compagnies au début et à la fin ?
Toutes les dates. Sur le point artistique, non parce qu'on part du principe que sauf si on me le demande, je serais toujours super ouverte à le faire, mais ce n’est pas mon rôle parce que c'est eux qui produisent. Ça reste des compagnies professionnelles qui savent ce qu'elles défendent.
Il y a un accompagnement qui se fait depuis le moment où ils savent qu'ils sont programmés, un an avant jusqu'à la fin et même après. Il y a des points toutes les semaines sur l’administratif, la communication, les remplissages et la billetterie.
À la suite de ça, quand ils sont programmés ailleurs, on demande qu’ils nous tiennent au courant parce que l'idée, c'est qu'on continue à communiquer pour eux, qu’on les intègre dans les newsletters, parce-qu'il y a des personnes qui ont envie de les revoir dans un autre lieu. Puis pour nous, c'est une fierté ! C'est pour tout ça qu'on se bat, que les spectacles meurent le plus tard possible !
Quelles sont vos attentes pour la saison 2025-2026 ?
Qu’on fasse encore mieux que la saison passée, que ça reste joyeux ! Financièrement, qu’on maintienne et qu'on aille au-delà, même pour développer d'autres projets.
J'ai plein d'idées, elles sont juste en gestation parce que ce n’est pas possible de les réaliser maintenant. D’avoir une belle rentabilité, d'avoir une équipe qui soit toujours aussi investie, aussi passionnée ! Vraiment le bien-être en premier, que les compagnies soient contentes ! Et puis des surprises ; C'est ce que je veux, c'est d'être surprise aussi, soit par des spectacles, soit par des événements, soit par du public, de pas rester toujours sur les mêmes rails…
Parmi vos projets, est-ce que vous pourriez me parler du quatorzième festival ?
C'est le festival de mon école de théâtre qui a commencé hier (le 10 juin 2025) pour des adultes amateurs, qui a donc quinze ans. Comme c'est moi qui gère aussi cette société et je gère aussi la Flèche, le dénominateur commun, c'est Flavie Fontaine. La Flèche et la Guild sont les deux plus gros partenaires, les meilleurs potes donc c’est des publics qui se mélangent ; c'est-à-dire que les élèves de la Guild viennent beaucoup voir les spectacles de la Flèche et la Flèche ouvre ses portes aux élèves pour leur festival de fin d'année. Tous les soirs, il y a des spectacles à 19H et 21H. Pratiquement tout est complet, on est très contents.
Il y a beaucoup de joie et ce ne sont pas les mêmes enjeux avec des amateurs par rapport aux professionnels, qui doivent se payer… Alors que les amateurs vont restituer un travail qu'on a fait pendant 9-10 mois avec de l'amusement. Si on se plante, ça fait partie du jeu et c'est pas très grave parce que personne dans la salle va vous embaucher, ils ne sont pas là pour ça. Donc, ça reste vraiment joyeux. Le public est bienveillant !
Quels sont tes derniers coups de cœur ?
Eh bien, j'ai vu « Le Malade imaginaire » de Tigran Mekhitarian pour la troisième fois au théâtre de la Concorde. J'ai été subjuguée par la notion dans la durée. Le spectacle se bonifie pour l'avoir vu à sa création. Ils vont partir, à Avignon au théâtre du Chêne Noir, dont je vous le conseille fortement.
On est déjà subjugués par le respect du texte, mais aussi les acteurs et actrices sont incroyables. C'était magique ! Plus de la moitié de la salle était des jeunes, ils étaient hilares. L’idée est de partir d’un auteur aussi ancien, cliché pour certains et d’en faire quelque chose d'extrêmement actuel et accessible. C ‘est très fort de sa part!
Crédits photos : Benjamin Loyseau
Théâtre la Flèche
77 rue de Charonne – 75011 Paris
La programmation du premier trimestre de la saison 2025-26 vient de sortir
Jade SAUVANET