Le 29 octobre prochain, sort au cinéma Un Poète, le nouveau long-métrage du réalisateur colombien Simón Mesa Soto (Amparo).

 Nos impressions de visionnage : 

Un poète de Simon Mesa Soto

Oscar et sa vie gâchée à Medellin. Oscar Restrepo, la quarantaine désespérée et désespérante vit chez sa mère, ne voit plus sa fille adolescente, ou plutôt, c'est elle qui ne le voit plus, Oscar poète anciennement plein d'avenir oublie ses désillusion dans l'alcool et le sarcasme.

Lors d'un sursaut de ce qui lui reste de dignité, il accepte un poste de professeur de poésie dans un lycée de la ville. Dans ce quartier populaire, il fait la connaissance de Yurlady, une adolescence très douée pour la poésie et le dessin mais préférant la coiffure et le vernissage des ongles. La jeune fille issue d'un milieu populaire ( euphémisme ), peu consciente de son talent, et sa famille suspicieuse et intéressée, se demandent bien ce que leur veut ce vieux professeur complétement à l'ouest.

Et pourtant Oscar est prêt à tout sacrifier pour le talent de Yurlady, une manière pour lui de venger son échec. Tel un Pygmalion, un peu délabré, devant sa galatée, l'aède voudrait modeler sa poétesse en herbe et lui offrir les chances que lui n'a jamais su saisir. Evidemment rien ne se passera comme prévu. Poète malchanceux un jour, poète malchanceux toujours.

Très jolie et très méchante comédie sur l'échec et le désenchantement. Nous suivons avec une empathie amusée et désolée notre pas très sympathique, mais très pur et très honnête poète et nous l'observons se prendre toutes les portes, même ouvertes, dans la figure. Interprété par un acteur amateur, féru de poésie, absolument incroyable, Oscar est un véritable poète céleste, parfaitement inadapté au monde qu'on lui propose, mais d'une sincérité désarmante. 

Entre drame et comédie, le film de Simon Mesa Soto rappelle les plus belles heures de la comédie italienne, entre réelle tendresse et vraie méchanceté. Affreux sales et pas vraiment méchant en Colombie.