[CRITIQUE] KIKA de Alexe Poukine :bouleversante Manon Clavel
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"Kika" sort en salles la semaine prochaine et attention ce n'est pas une restauration du célèbre film d'Almodóvar : le Kika en question est signé Alexe Poukine et a secoué Cannes cette année.
Le film suit la destinée, faite de haut et de bas, d'une assistante sociale volontaire devenue travailleuse du sexe.
Alors qu’elle est enceinte, Kika (Manon Clavel), assistante sociale, perd brutalement l’homme qu’elle aime (Makita Samba).
Complètement fauchée, elle en vient à vendre ses petites culottes sales à des fétichistes avant de tenter sa chance dans un métier.
De plus en plus investie dans cette activité dont elle ignore à peu près tout, Kika entame sa remontée vers la lumière dans un cheminement de deuil inattendu qui lui permettra de partir à la rencontre de soi-même… déconcertant.
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Il sera alors question de travailleuses du sexe, très solidaires et empreintes d’une sonorité infaillible, de BDSM… A travers le personnage de Kika, les clichés liés au travail du sexe par l’intermédiaire d’une jeune femme en proie aux violences, les siennes, celles des institutions, celles de la société où les femmes doivent dealer avec des injonctions quotidiennes, sont battues en brèche.
L’occasion pour Poukine de continuer, après son documentaire " Sans Frapper", à explorer les rapports de domination femmes-hommes.
Et même au sein d’une vraie fiction, on sent la sensibilité documentaire de la cinéaste, qui soigne son portrait des clients de la prostitution, loin de toute idée préconçue ou de tout jugement moral. qui ont avant tout besoin d’aide et qui essaient de la trouver de différentes manières. Il s’agit de gens qui essaient de s’en sortir et qui exercent une pression sur ceux qui veulent les aider.
Si Kika parvient à toucher le spectateur, c’est évidemment à cause de la justesse du portrait que dessine Poukine. Kika est porté de bout en bout par l’actrice Manon Clavel qui tient ici le rôle-titre et son premier grand rôle au cinéma.
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Impossible en effet de parler du film sans mentionner le charisme incroyable de son actrice principale qui le porte sur ses épaules du début à la fin.
Vue au cinéma dans La Vérité du Japonais Kore-eda en 2019, dans Un petit frère de Léonore Séraille et plus récemment dans Le Répondeur, Manon Clavel est exceptionnelle dans le rôle de cette jeune femme perdue, qui cherche à se reconstruire après une expérience dramatique.
À la fois pétillante, décalée, mais toujours profondément humaine et touchante, l’actrice française impose une vraie personnalité vibrante et touchante et une belle sensibilité.
En elle Kika semble, sans cesse se fuir elle-même et se courir après, en hésitant toujours, beaucoup, et même temps campée sur une détermination sans faille qu'illustre le son de sa voix grave; à la manière d'une Anna Mougladis.
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Kika sort en salles mercredi 12 novembre mais on peut le voir en avant-première au Comoedia de Lyon ce 5 novembre à 20 h.
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