Double faute, de Lionel Shriver :jeu, set et match
Willy est tenniswoman professionnelle, en pleine ascension. Le tennis est sa passion, son obsession, sa seule raison de vivre.Un jour, elle croise Eric sur un cours, à Riverside Park, New York, tennis semi professionnel talentueux mais dilettante . L’amour entre eux sera une rencontre aussi tennistique qu'amoureuse. Des premiers échanges aux revers.
Si personnellement, je suis un grand passionné de tennis ( et pas que devant ma TV je précise), et si la description de l'univers de ce milieu a réussi à me captiver, je serais un peu plus dubitatif sur le parti pris de Lionel Shriver ( déja chroniqué dans ce blog pour Il faut qu'on parle de Kevin) que l'on devine bien vite.
En effet, l'auteur fait le choix de tisser, tout au long de son récit, la métaphore entre le combat amoureux et le combat tennistiques. Ainsi, la première partie de tennis de Willy et Eric contient, en creux, toute leur histoire d’amour, échanges de services, lobs, jeux, avantages, doubles fautes, balle de match.
Et ce procédé peut paraitre un peu lourd, et prévisible, et surtout en deça d'il faut qu'on parle de Kevin et surtout de la double vie d'Irina auquel ce livre fait énormément penser, de par le personnage féminin, et sa vision sur le couple. L'intérêt réside ici dans le peu d'empathie que l'on a du personnage de Willy, assez sadomachosiste dans sa façon de tout foutre en l'air dans sa vie de sportive et surtout dans sa vie de couple, alors que son mari fait tout pour sauver ce qui peut l'être .
Portrait de couple écrite au scalpel, double faute peut lasser par son écriture répetitive et pas toujours très subtile,mais ne laisse aucunement indifférent.