Coup de foudre à Rhodes Island, un énième "coup de foudre de plus?
Une question existentielle pour commencer la journée : Pourquoi, lorsque un film connait un grand succès, ses distributeurs veulent absolument trouver des titres ressemblants à des films du même genre? Par exemple, après le triomphe de Very bad trip, plusieurs comédies (ex: very bad cops).sont sortis avec des titres approchants, mais aux thèmes pourtant lointains.
Mais l' exemple le plus parlant vient sans doute du carton du film Coup de Foudre à Nothing Hill, une des comédies romantiques les plus réussies, qui a ainsi entrainé la sortie sur quelques années d' un certain nombre d'autres films du même genre dont le titre français commencait forcément par "Coup de Foudre...".
Nous avons ainsi eu droit aux coup de foudre à Manhattan ( film de 2002 avec Jennifer Lopez en femme de ménage tombant amoureuse d'un homme politique, ca sonnerait pas comme du déja vu ca, en mai 2011 par exemple?), un autre à Bolywood, et également et c'est ce coup de foudre qui nous intéresse aujourd'hui, un autre à Rhodes Island. qui est, pour les incultes (bonj'avoue, j'ai vérifié sur wikipedia), le plus petit état des USA dont la capitale est Providence.
Rappelons que le titre original du film n'a aucun rapport avec le titre français puisque Dan In Real Life ne nous renseigne pas du tout sur le possible coup de foudre. Les producteurs ont du penser qu'avec ce titre là, le film allait être rapidement identifié comme une comédie romantique, et allait aussi surfer sur la vague du succès des coups de foudre précédents, ce qui n'a pas vraiment été le cas avec moins de 300 000 entrées en France, lors de sa sortie en septembre 2008.
Et pourtant le film en lui même est loin d'être déshonorant, et a même plusieurs atouts dans sa poche.
Tout d'abord ses personnages, qui, loin d'être des post ados insouciants et sans cervelle, sont des quadragénaires, dont l'homme, joué par Steve Carrel est Dan ( d'où le titre original, tout le monde suit?) un veuf dépassé dans l'éducation de ses 3 filles, et qui, au moment où il est persuadé ne jamais se remettre de la mort de son épouse, survenue il ya 4 ans, va tomber sous le charme d'une femme rencontrée dans une librairie, et qui n'est autre que notre frenchy Juliette Binoche, toujours appréciée par Holywood depuis le patient anglais.
Bon, évidemment, comme on est dans une comédie américaine, il faut rajouter une situation de vaudeville, à savoir que cette femme est la nouvelle petite amie de son frère, qu'il va lui présenter le jour même de la rencontre. Du coup, les deux touteraux vont passer tout un week end à cacher à tout le monde leurs sentiment naissants pour ne pas briser la famille.
Cela aurait pu donner lieu à des situations totalement idiotes, mais en fait, on est toujours dans l'entre deux, avec des moments burlesques, proches du cinéma de Judd Appatow avec cette famille un peu délurée, et d'autres plus mezza voce, sur la difficulté à reconstruire sa vie après un deuil et avec 3 filles confrontée aux affres de l'adolescence. De plus, l'osmose du couple Steve Carell/ Juliette Binoche fonctionne parfaitement, ce qui rajoute au plaisir que l'on prend à ce coup de foudre, qui on l'espère quand même, sera le dernier du nom de la comédie romantique américaine.