La "Home" de Toni Morisson m'a laissé à la porte...
Home, le dernier ouvrage de Toni Morrison, faisait partie de ma sélection de la rentrée littéraire que j'avais élaborée avant même qu'elle ne commence.
C'est même un des rares romans de cette liste (avec celui de Philippe Delerm et celui de Yannick Graennel) que j'ai réussi à lire, et ce, grâce à Price Minister (ce livre fut le second que j'ai pu avoir dans le cadre des matches de la rentrée littéraire, grace à un parrainage).
Hélas, à mon grand regret, tant j'attendais énormément de ce livre, je n'ai pas réussi à être transporté par la puissance de ce livre, contrairement à tous ceux qui ont confié leur emballement face à la nouvelle oueuvre de cette immense romancière, prix Nobel qui plus est.
J'ai tellement peu l'occasion de lire des romans écrits par un prix Nobel de Littérature (que j'ai toujours tendance à considérer, à tort ou à raison, comme une lecture trop intimidante pour moi) que j'aurais voulu me la ramener un peu, du style :"oh mais si je t'assure, finalement c'est très accessible un roman d'un prix Nobel"
Et bien, malheureusement, à mon grand désarroi, je me suis rendu compte que j'étais certainement trop limité intellectuellement (alors là évidemment j'entends déja vos soupirs de désaprobation) pour pouvoir entrer dans l'univers de cette grande romancière. La faute à un récit trop fragmenté et qui se joue des codes de la narration classique : on est tout de suite confronté à la situation sans une présentation digne de ce nom des personnages.
La faute aussi à une écriture trop heurtée de Morisson qui fait que le lecteur lambda a vraiment un mal fou à bien comprendre les tenants et les aboutissantes du parcours de ce jeune noir, ancien combattant de la guerre de Corée au secours de sa jeune sœur, et seule famille.. Après avoir servi «son pays», il est rapatrié, dépouillé, et doit sedébrouiller pour retourner en Géorgie, dans sa région natale.
L'autre problème du livre, à mes yeux en tout cas, est le fait que beaucoup de thèmes y sont abordés en moins de 150 pages : la ségrégation raciale, à la violence faite aux femmes, en passant par les traumatismes de la guerre et ceux de l'enfance, tout cela est beaucoup trop à caser dans un récit aussi court, aussi épuré pour pouvoir les traiter avec l'amplitude qui conviendrait.
Bref, j'aurais adoré aimé ce livre, mais j'en suis resté, de la première à la dernière page, totalement à l'exterieur... Pour rester dans la métaphore de mon titre, j'ai largement préféré entrer dans la Maison de François Ozon, mais sans doute était ce plus facile pour moi d'y trouver les clés....