Je me suis fait ma cure de "romcom" à la française..
Je vais finir par croire que, définitivement, je préfère le cinéma plus classique, plus cadré à celui certainement plus original, mais plus débridé, plus foutraque.
En effet, la semaine dernière, pour commencer du mieux possible l'année 2013, j'ai décidé d'aller voir coup sur coup deux comédies romantiques françaises (appellées romcom dans le jargon des cinéphiles), puisque je le répète, même s'il me semble l'avoir déja revendiqué haut et fort ici plusieurs fois : oui, on peut avoir du poil au menton (ah ca casse le mythe baz'art, ca, non?) et aimer les comédies sentimentales, et même( parfois) les plus nunuches.
Et il faut dire que je suis gaté en ce moment, car, je ne sais pas vraiment pour quelle raison, mais entre le mois de décembre et février 2012, pas moins de 6 comédies sentimentales françaises vont apparaitre sur les écrans : (Un Prince presque charmant, Max....j'en passe et d'autres)
Et evidemment, le grand fleur bleue que je suis ne pouvait passer à coté de cette frénésie de sentimentalisme affiché et suis allé voir deux de ces comédies romantiques, celles qui me tentaient le plus, à savoir Main dans la Main et la stratégie de la poussette.
Petite revue de détail en deux actes :
1. Main dans la Main de Valérie Donzelli : loufoque mais raté
Après avoir conquis un public très nombreux (et moi même) avec leur film évenement de 2011 La guerre est déclarée, le tandem Donzelli / Elkaim est parti pour écrire leur nouvel opus sur un postulat bien plus léger que le cancer de leur enfant...
Bien plus léger mais également ( malheureusement car on préfererait qu'il y a ait plus de fantaisie comme cela dans la vie que de maladies) largement bien plus improbable, puisque le film nous parle d'une rencontre de deux personnes que tout oppose, et qui vont se retrouver, à la suite d'un baiser échangé, totalement inséparables, à tel point qu’ils ne peuvent plus faire un pas l’un sans l’autre. Les deux individus vont se retrouver liés dans la même chair, littéralement collés : chaque geste de l’un entraînant sa répétition par l’autre.
Comme on le voit, la singularité du film s'appuie beaucoup sur cette idée de départ qui aimerait renouveller le principe de la comédie romantique, mais le problème est que jamais je n'ai pu y croire, à cette idée de départ... le postulat de Camille Redouble , pour prendre un exemple au hasard, était tout aussi farfelu, mais Noémie Lvosky arrivait tout à fait à le rendre crédible, ce qui n'est jamais le cas dans Main dans la Main. On a l'impression que Valérie Donzelli s'est un peu perdu dans son récit et sa volonté de ne surtout pas le structurer, mais le problème est que tout cela manque par trop de sens.
Le principal défaut du film, c'est qu'il a certes pas mal d'idées à revendre ( alors qu'en même temps, certains films n'en ont aucune, c'est vrai), mais que Valérie Donzelli ne parvient pas à les canaliser et les structurer pour bâtir un scénario qui tienne la route du début à la fin. Du coup on ne croit pas en grand chose, et certainement pas à l'alchimie qui se crée entre les personnages, fondement même de toute bonne comédie sentimentale.
La bande annonce, que j'ai vu après avoir vu le film, est en fait bien plus réussie que le film qui laisse bien trop vite le spectateur livré à lui-même, voire l’abandonne aux portes de l’Opéra Garnier où se déroule une bonne moitié du film (et qui nous valent les plus jolies séquences, mais hélas toujours déconnectées du reste).
Et la fin, avec un épilogue touchant à New York rattrape un peu le coup mais pas assez pour que le film reste positivement en mémoire. Car le spectacteur lambda ( que je suis) a besoin, lorsqu'il va voir un film, de se raccrocher à quelque chose de tangible, ce qui n'est vraiment pas le cas dans cette main dans la main totalement décousue.
Et cela, je le déplore amèrement, car c'est un film que j'aurais aimé adorer, ne serait ce que par sympathie envrs ce couple de cinéma qui fait montre d'une vraie singularité dans le paysage cinématographique francais.
2. La stratégie de la poussette de Clément Michel : classique mais très sympa
Incontestablement moins attendu par la communauté des cinéphiles que le dernier Donzelli, ce film excitait quand même ma curiosité.
Il faut dire que de ce film, j'en parle depuis longtemps sur mon blog puisque j'ai fait gagner des places dans le cadre d'un concours qui a bien marché ( c'est même un doux euphémisme, oh comment le mec se la raconte encore!!).
Cette sympathique comédie raconte l'histoire de Thomas, un trentenaire qui se retrouve du jour au lendemain avec un bébé sur les bras et qui décide d' utiliser le bambin pour reconquérir le coeur de Marie, la femme de sa vie, qui l'a quitté un an plus tôt car il refusait de lui faire un enfant .
Le grand flip de la paternité, voilà un sujet qui a bien pu me parler dans le temps pas si lointain que ça...Le nouveau né, terre inconnue et toutes les interrogations qui vont avec : quelles sont les règles de base pour savoir changer une couche? quelle dose de biberon donner? comment accepter de modifier son rythme de vie face à l'arrivée d'un petit braillard qui ne pense qu'à manger et dormir (non non tout lien avec un évenement vécu ne serait pas que pure coiencidence)?
L'idée n'est pas forcément neuve et a été traité et par la littérature et par le cinéma ( quoi de plus mimi qu'une trogne de bambin?), mais elle est ici parfaitement exploitée par le novice en cinéma (car dramaturge) Clément Michel, qui se réserve d'ailleurs le sympathique rôle - désolé potzina de te contredire - d'un chanteur pour en enfant qui se prend un peu trop au sérieux.
Bon, effectivement niveau mise en scène, c'est un peu le minimum syndical ( à part deux ou trois jolies idées, comme celles du prologue, qui raconte 5 ans d'une vie commune autour d'une même montée d'ascenseur), mais le scénario est vraiment intelligement mené et écrit, et surtout le cinéaste peut compter sur l'interprétation energique et enjouée de ses acteurs.
Si le casting féminin est aux petits oignons, de Charlotte Le Bon (son délicieux accent québécois et son non moins délicieux minois), Julie Ferrier ( parfaite dans le rôle d'une mère nympho) et l'ex chanteuse de la Nouvelle Star, Camélia Jiordana épatante pour son premier rôle au cinéma (par contre, le "comique"? Jérome Commandeur en pote tennisman envieux est un peu mou du genou), c'est certainement Raphaël Personnaz qui emporte le morceau. L'acteur dont je craignais la fadeur apparente ( ah c'est mon coté jaloux avec les beaux mecs), arrive à transmettre à un rôle qui pourrait paraitre convenu sur le papier, une énergie contagieuse.
Bref, un joli moment de détente, qui contrairement à Main dans la Main, remplit son contrat, à savoir nous faire croire à ce couple d'amoureux, et nous faire sortir de la salle un large sourire aux coin des lèvres...Ce qui est, vous en conviendrez aisément, tout ce qu'on demande d'une bonne comédie romantique, non?
La Stratégie de la Poussette - La Chronique vidéo