L'envoutant et lyrique Eastern boys!!
Ce film là, on en a dit énormément de bien, mais je n'ai pas eu encore le temps et la possibilité de le voir (il faut dire que sur Lyon, notamment, il est fort mal distrbué).
Heureusement, mon cher comparse Michel a abandonné temporairement ses beaux livres et ses belles chroniques littéraires, et abandonné également son aversion pour les chabada lelouchiens, pour aller courir dans son cinéma préféré (qui est aussi le mien, le fameux Comoedia), voir cet Eastern Boys...et il a fait plus que confirmer tous ses bons échos :
"Daniel, bobo, homo sûr de lui, accoste Marek jeune Ukrainien qui tapine gare du Nord ,en lui donnant rendez-vous chez lui le lendemain , le même Daniel, toujours bobo, toujours homo, et toujours sûr de lui va découvrir un monde qu’il ne voulait pas voir.
Il y a plusieurs films dans ce formidable « Eastern Boys » : un documentaire sur les bandes de jeunes qui errent dans la gare du Nord jouant au chat et à la souris avec la police ferroviaire et les agents de sécurité, un cauchemar éveillé digne d’Orange mécanique lorsque la horde de ces garçons de l’Est envahissent et pillent l’appartement de Daniel, un film d’amour où l’homme mur revenu de tout va prendre conscience de la vacuité de son existence, et un thriller, où l'on verra Daniel, en pleine rédemption, rentrer dans la fosse au lion pour sauver Marek.
Il y a surtout un vrai grand film politique ambitieux, sur les rapports entre ceux qui possèdent et ceux qui rêvent de posséder, sur les dominants et les dominés et les rôles qui parfois s’inversent. Peut- on vivre sans avoir conscience de ces actes?
Pour le mâle occidental autocentré, le sexe tarifé n’est pas un problème. Marek devient pour Daniel un révélateur, en le regardant comme un être humain qui souffre Daniel va pouvoir se regarder enfin lui-même, comme un être humain.
Acteurs épatants, notamment cet Olivier Rabourdin- vu dans des Hommes et des dieux, dont le jeu atone s’accorde magnifiquement avec la partition qu’il joue en virtuose, Kirill Emelyanov bel ange qui rappelle Terence Stamp dans « Théorème » de Pasolini et surtout le Boss de ces enfants perdus :Danil Vorobyev qui fait presque oublier tous les « très » méchants que l’on a vu à l’écran".
Bref, cet « Eastern Boys » est un opéra envoutant, lyrique, politique et philosophique. Qui a dit que le cinéma Français manquait de souffle ?
EASTERN BOYS - Bande-annonce VF