Revue de sorties DVD spécial déceptions du cinéma anglo saxon
Pour remplacer la sélection ciné de la semaine qui a fait défaut hier matin , une petite revue de chroniques DVD de trois films vus récemment, sur trois films en langue anglo saxonne, dont deux films inédits dans les salles françaises, même si un fit énormément parler de lui, bien plus encore qu'une sortie salle.
Trois films réalisés par des cinéastes importants, qui ont leurs fans et qui ont fait de grandes oeuvres avant celles ci, mais qui là, à mes yeux se sont plus ou moins largement plantés avec leur dernier opus disponible en DVD depuis ces derniers jours :
1.Les 3 crimes de West Menphis; Atom Egoyan
Le film s'inspire de l'affaire "West Memphis Three" qui a eu lieu en Arkansas, un fait divers qui défraya la chronique aux Etats-Unis en 1993, notamment lorsque plusieurs stars du rock, comme Eddie Vedder et Metallica, ont apporté leur soutien aux trois adolescents condamnés.
Le film ne cherche pas à trouver d'éventuels coupables à la place de ces trois adolescents ( coupables qu'au jour d'aujourdhui on n'a jamais retrouvé), mais se consacre plus particulièrement sur le minitieux le travail de la police et de la défense entre l'arrestation jusqu'au procès proprement dit, avec notamment le personnage du détective privé embauché par les avocats de la défense et joué par un Colin Firth un peu lympathique ( qu'on préferera chez Woody Allen dans Magic in the Moolinght, chronique à venir).
Hélas, dénué de suspens et d'enjeux dramatiques proprement dit, cette enquête intrigue au départ puis finit assez vite par ennuyer tant elle n'échappe que très rarement au déjà vu. Au bout de ces deux heures d'enquête et de procès reconstitué dans les moindres détails, on voit assez mal ce qu'a tenu à nous démontrer un Atom Egoyan à travers ce film certes estimable mais pas vraiment inoubliable.COLIN FIRTH LES 3 CRIMES DE WEST MEMPHIS
2. Welcome to New York; Abel Ferrara
J'avais parlé du film Welcome to New York avant même qu'il ne soit disponible en VOD tant le nouveau film d'Abel Ferrara qui retrace l'affaire DSK et qui sera projeté samedi soir dans des cinémas cannois et dans le cadre du marché du film. Il faut dire que ce long métrage a fait couler énormément d'encre entre les rumeurs de pressions diverses et variées, le refus des chaînes de télévision de le co-financer, ou encore le départ d'Isabelle Adjani, remplacée dans le rôle d'Anne Sinclair par Jacqueline Busset ou encore évidemment par le fait, les producteurs et distributeurs du film, Wild Bunch et Wild Side ont fait de ce film le premier film diffusé en e-cinéma, bousculant la sacro sainte chronologie des médias.
Finalement, contrairement à mes envies du début, assez vite douchées par l'accueil très froid des festivaliers qui ont eu la chance(?) de le voir, je ne suis pas allé sur de mes plateformes préférées de film en VOD mais j'ai attendu la sortie, le 30 septembre dernier de son DVD chez Wild Side.
Et disons le sans prendre de gant, on comprend largement vite pourquoi à la vision de ceWelcome toNew York que Maraval a préféré faire le buzz autour du film tant le film en lui même est très mauvais et n'aurait jamais mérité une sortie en salles. Bref, ce "Welcome to New York" n'a absolument pas sa place en salles selon des critères esthétiques.
On pourrait saluer l'audace d'Abel Ferrara à montrer, de manière si crue, les déboires sexuelles d'un homme qui se croyait si puissant et intouchable, la descente aux enfers de type situé tout en haut a déjà donné de grands films ( et notamment chez Ferrara avec The King of New York, un de ses plus grands films), mais franchement notre indlugence de départ est très vite mise à mal par les premières images du film,et la suite n'arrangera pas l'affaire.
Ici, Ferrara nous offre succession de scènes provocantes, mais filmées aussi platement qu'un téléfilm érotique de M6, sans aucune subtilité ni point de vue cinéaste. Les personnages apparaissent comme des pantins sans aucun fond et débitent des dialogues assez consternants. .
Avec "Welcome to New York", Ferrara et Depardieu ( qui livre une performance honnête mais pas aussi ébourrifante que ce qu'on a dit) se complaisent dans la déchéance et semblent trouver en DSK un alter-ego puant et irrécupérable. Car franchement, et c'est un des gros problèmes du film, Le DSK ( ou Deveraux car le metteur en scène n'a pas eu droit de citer sa vraie idenité) du film de Ferrara est une personne abjecte, à tous les points de vues, totalement indifférent à ce qui se passe autour de lui, et notamment aux femmes qui l'entourent, et ce manque d'empathie et d'humanité par rapport à son personnage principal ( quoiqu'on puisse penser de DSK) achève de rendre ce film détestable et même assez ridicule à certains moments.
WELCOME TO NEW YORK Official UK Trailer (2014) HD
3. Under the skin; Jonathan Glazer
Là évidemment, avec Under The Skin, le troisième film de Jonathan Glazer sorti en juin dernier en salles, et depuis hier en DVD, on n'est quand même pas au même niveau que les deux films précédents : le film témoigne d'une ambition esthétique évidente, et certains (comme le critique et historien du cinéma Olivier Père qui présente le film dans le bonus du DVD) ont eu tot fait de le considérer comme des chefs d'oeuvre absolu du 7ème art.
Soyons honnête et reconnaissons qu'on a affaire à une vraie proposition de cinéma (radicale) dans son approche, un travail énorme sur le son la musique et l'image que renvoie son actrice principale ( la seule actrice professionnelle du film), mais tout cela n'empeche pas que le résultat final soit assez pénible à regarder.
'Under the Skin' trailer starring Scarlett Johansson