Quel homme fascinant en effet que ce Claude Perdriel qui vient tout juste de fêter ses 90 ans : homme d'affaires connu notamment comme le cofondateur du Nouvel Observateur, entrepreneur visionnaire, devenu millionnaire grâce au sanibroyeur SFA, mais qui auparavant avait déjà acheté et créée un autre journal hélas disparu Le Matin de Paris; un journal où Marie Dominique Lelièvre a travaillé, ce qui l'a fait cotoyer ce patron de presse pour qui elle voue un profond respect.
Un respect et une admiration même qu'on sent évidemment dans ce livre, mais qui évitent toutefois l'écueil de l'hagiographie un peu scolaire, car l'auteur sait transcender ce matériau de départ par un style très littéraire, enflammé, comme dans les autres biographies de Lelièvre, et qui rend la vie et la carrière de Pedriel.
Ce dernier apparait au fil des 360 pages de cette passsionnante biographie comme un être courageux, fort de ses convictions et de ses prises de risque, proprement fascinante et passionnante.
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« Sans oublier d’être heureux », très documenté, précis et rythmé, nous raconte notamment comment Perdriel a participé à la campagne présidentielle de François Mitterrand en 1974, bien que l'homme a toujours veillé à rester indépendant du pouvoir, et même si cela lui a parfois joué des tours.
Mais le livre est aussi passionnant lorsqu'il sonde le lien, entre amour et haine, qu'il a entretenu avec le fascinant Jean DanieL, qui ont incarné à eux deux les plus belles années du Nouvel Observateur à la tête de l'hebdomadaire de gauche, un duo qui avec le temps s'est distendu, en fonction de leurs intérets divergents; Jean Daniel ayant une vision forcément moins mercantile de sa publication que Claude Perdriel qui ,forcément , de par sa position et son pedigree, avait des visées plus commerciales.
Mais réduire la carrière de Perdriel à ses intentions de profit serait faux et mahonnête, tant Lelièvre insiste aussi sur la grande humanité et l'intégrité de cet homme qui aura laissé énormément de positif chez tous ceux qui l'ont croisé, même chez ses adversaires.
"La plus grande ressource, les autres. Avec eux on fait des expériences, on découvre des choses nouvelles, on s'enrichit de sensations inédites. La vraie richesse, ce n'est pas l'argent mais les liens que l'on tisse. L'argent est une ressource utile pour favoriser des projets avec les gens que l'on aime."