Le Teckel, la triste amérique de Todd Solondz
Avec son nouveau long métrage à ce jour, le Teckel qui sort en DVD ce 7 mars chez ARP distribution , Solondz continue de creuser ce sillon d'une vision noire et décalée de la société, en oubliant le film choral qui a fait sa renommée, mais en choisissant le principe film à sketch à travers un fil conducteur, l’itinéraire d’un chien - le teckel du titre), et les 4 propriétaires sucessifs qu'il aura tout au long de sa vie.
Le film prend la forme de quatre vignettes, avec des personnages reliés entre eux par ce teckel, et par leurs difficultés communes à faire face à la réalité quotidienne de leurs vies.
Des propriétaires de milieux et d'âges différents mais qui auront tous en point commun un regard triste et désenchanté sur le monde qui l'entoure., l'occasion pour Solondz d'aborder des thématiques comme la vieillesse, le handicap, la maladie, la misère sociale, la déchéance intellectuelle de manière plus tragique que comique.
Bref, si le film a été vendu comme une comédie notamment au Festival de Deauville où il a été présenté, le film n'a rien d'un feel good movie...
Les différents scketches sont de qualité inégale ( on préférera ceux avec Julie Delpy et Danny Devito qu'on est content de revoir ) mais dans l'ensemble le film déçoit car semble moins corrosif et plus plat que les grandes oeuvres de son auteur..
Ces personnages paumés et qui sont la face cachée de l'amérique triomphante ont été vus tant de nombreuses fois dans les films américains qu'ici le regard porté par le cinéaste manque un peu d'acuité et on a du mal à s’attacher aux personnages....Bien plus sombre que drôle, le film n'a jamais le moindre lueur d'espoir à nous mettre sous la dent..
Le Teckel le film est donc à l'image du teckel le chien: un peu indolent, un peu neurasthénique, pas follement attachant et un peu vain.... on attend encore le retour du grand Todd Solondz des années 90...