Une vie ailleurs ( critique) : une jolie histoire à taille humaine
UNE VIE AILLEURS réalisé par Olivier Peyon (Comment j’ai Détesté les Maths), avec Isabelle Carré (21 Nuits avec Pattie, Ange & Gabrielle) et Ramzy Bedia (Pattaya, Hibou) sort en salles ce mercredi 22 mars.
On avait eu la chance de voir en avant première cetémouvant combat d'une mère pour récupérer son fils enlevé par le père de son fils, voici nos impressions pour le jour de sa sortie salles.
Olivier Peyon plante le décor de sa douloureuse et sensible histoire de déchirement maternel au cœur d’une petite ville d’Uruguay - au départ, il avait plutot prévu de situer son film en Argentine, et cette ambiance sud américaine contribue pour beaucoup au charme de ce film,qui apporte un dépaysement et une chaleur inhérent à cet univers, et qui contrebalance la noirceur du sujet initial.
Le sujet, plutôt axé au départ sur le désir de paternité, a considérablement évolué avec l’invention des personnages de la tante et de la grand-mère uruguayennes pour finalement donner le beau rôle aux femmes pour finalement se rapprocher de la légende du roi Salomon dans la Bible, qui ordonne de couper en deux un enfant que deux mères se disputent.
Avec au milieu de ce conflit maternel le très beau personnage d'assistant social joué par un étonnant Ramzy Bedia qui tente d'endosser un peu malgré lui le rôle d' un Salomon mmoderne et de toujours chercher à privilégier l'intéret de l'enfant
Le vrai sujet du film est sans doute cette question qui imprime le nerf de la maternité : c’est quoi être mère ? La meilleure mère est-elle celle qui donne la vie ou celle qui sait s’occuper de l’enfant ? Ce fameux instinct maternel existe-t-il ?
Co scénarisé avec Cécilia Rouaud, la réalisatrice de « Je me suis fait tout petit ", Olivier Peyon apporte une réponse nuancées à ces questions fortes et offre une vision jamais manichéenne sur ses personnages , sans jamais juger des actions qui peuvent être parfois moralement représenhensibles.
Peuplé de personnages certes maladroit, mais dont l'aptitude au pardon les transforme, au fil du film, en humains attachants, Une vie ailleurs montre que chacun devait avoir des raisons d’agir que l’on puisse comprendre et en fin de compte, pardonner quelque part et que quelles que soient les erreurs commises par chacun des personnages, seul importe finalement la chaleur et l'amour qui circule entre les êtres.
Si la mise en scène est parfois un peu plate et qu'Isabelle Carré a tendance à surjouer son personnage de mère qui doute terriblement, le film de Peyon émeut avant tout par son approche sensible et par la très belle performance d'un Ramzy Bedia dont le naturel, notamment avec les enfants marche à plein régime. L'acteur comique, qui assume pleinement son contre emploi, est dans la lignée de ce qu'il avait déjà démontré dans des vents contraires de Jalil Lespert, prouvant ainsi qu'il peut être à l'aise loin du burlesque.
Une jolie histoire à taille humaine à voir des aujourd'hui en salles.