Margaret : un drame irlandais sensible autour d'une relation maternelle ambigüe..
Deuxième long métrage de la réalisatrice irlandaise Rebecca Daly après "The other side of sleep", inédit en France, et alors que son troisième long Good Favour vient de faire sa première mondiale au Festival de Toronto, Margaret qui est à l'affiche de quelques salles de façon assez confidentielle depuis mercredi dernier est un drame mineur mais sensible et puissant sous fond de questionnement sur le lien maternel et l'absence.
Un amour maternel particulièrement ambigü chez une mère qui avait renié très tot son fils biologique dont elle apprend la disparition en début de film et qui va se prendre d’affection pour Joe, un gamin du même age que son fils , une petite frappe paumée qui erre dans le quartier.
Alors que Matt, l’ex mari de Margaret, venu lui annoncer la disparition de Patrick, revient sur les traces de Margaret, la relation entre Joe et Margaret va se teinter d'ambiguité et de trouble.
Rebecca Daly réussit à dessiner un joli trio de personnages dont les félures et blessures touchent la corde sensible avec un style épuré qui évite tout sensationalisme et sentimentalisme, quitte à être parfois un peu trop froid.
Le récit comporte pas mal de zones d'ombre et d’ellipses que le spectateur devra résorber de lui même , mais l' étude psychologique reste subtile et sensible et surtout le film vaut pour son interprétation particulièrement réussie.
Le jeune Barry Keoghan, actuellement à l’affiche de Mise à mort du cerf sacré, est très sobre et remarquable dans un rôle difficile, mais le film doit surtout beaucoup à Rachel Griffiths, inouvliable dans la série Six Feet Under, trop rare au cinéma, et ici toute en intensité dans ce rôle de mère qui aimera son fils trop tardivement et dans une sorte de transfert particulièrement retors qui fait tout le sel de Margaret.
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