Que je l'aime, cette chanson française signée Volo ( rencontre avec le groupe en février 2017)
De temps en temps, il m'arrive de faire quelques étourderies ( mes proches s'étonneront sur le " de temps en temps"), comme par exemple, de changer de téléphone portable- ça c'est plutôt ingénieux vu le vieux coucou que j'avais avant- , de donner l'ancien à la boutique en me disant que je n'en aurais plus l'utilité, et de m'apercevoir quelques jours après que dedans figurait plusieurs enregistrement d' interviews que je n'avais pas pris encore le temps de retranscrire.
Parmi ces interviews, celle que je regreterai le plus sera certainement celle du groupe Volo que j'ai réalisé début février sur Lyon lorsqu'ils sont venus dans le cadre de leur tournée présenter leur nouvel album Chanson Française, sorti le 27 janvier dernier.
J'ai eu en effet l'immense plaisir de converser avant eux pendant plus d'une heure, quelques temps seulement avant leur concert à la Salle des Rancy, et les deux frangins se sont montrés particulièrement généreux et disponibles, et donnaient l'impression que mes questions étaient un tant soit peu pertinentes, alors que bof...
Donc impossible de retranscrire l'intégralité de cette interview qui se sera perdu dans les limbes de mon opérateur, je m'en excuse auprès d'eux mais je tiens quand même à redire à quel point ce groupe compte pour moi.
Dès 2013 j'avais dit tout le bien que je pensais de Volo à l'occasion de la sortie de leur dernier album à ce jour " Sans Rire" et je continue de déplorer le fait que leur notoriété reste confinée au rang d'un petit nombre d'initiés, le groupe manquant certainement d'une grande chanson populaire permettant de fédérer un plus grand nombre.
D'après ce que le groupe m'a confié ce soir là, ils se contentent parfaitement de ce succès d'estime, se doutant bien que ce qu'ils proposent musicalement les met à l'abri d'un tube énorme ....
Les deux frangins étant de toute facon très attachés à rester à l'abri de gros succès commercial, préférant avant tout l'intimité et le contact avec leurs fans, comme ils l'ont démontré lors du concert auquel j'ai pu assister après la rencontre.
Volo reste de toute façon un groupe de scène qui peut compter sur un public fidèle les frangins Volovitch multipliant en effet depuis une dizaine d'années les tournées avec un certain allant.
Et si j'avais vu leur concert l'été dernier à Avignon, au Théâtre L'Arrache Coeur dans le cadre des Talents Adami "On y Chante"- j'étais ravi de retrouver le groupe, dans la même formule que festival d’Avignon : juste eux deux leurs guitares et le fidèle et très talenteux Hugo Barbet à la guitare électrique, avec quelques petites variantes et ajouts, le concert faisant quand même une bonne heure de plus qu'en Avignon.
Frédéric et Olivier y ont présenté ce soir là un florilège de leurs nouvelles - et anciennes chansons. Un concert qui aura mis ces chanteurs à texte particulièrement brillants qui une fois de plus parvient à un excellent dosage,assez métronomique de morceaux intrsoespctifs et d’autres plus sociétaux, voire politiques…
A l'écoute de leur nouvel album, on voit bien que le dyfonctionnement de la société actuel constitue une vraie source d’inspiration pour leurs productions écrites..
J'avoue m'être demandé si , comme les humoristes dont certains- Guillon pour ne pas le citer- souhaitaient malgré eux le renouvellement du mandat de Sarkozy en 2012 car plus fertile pour leur inspiration, ils ne sont pas parfois partagés entre la triste situation ou si d'un certain coté, ils ne s'en réjouissent pas pour leurs textes à venir.
Mais Volo a fortement contesté mon mauvais esprit : ils préfereraient largement dans l'absolu que le monde aille mieux( comme il le chante dans Au cas où), et m'ont assuré qu'ils trouveraient le cas échéant de toute façon d'autres sujets d'inspirations, mais bon en même temps ils ne sont pas super optimistes sur l'avenir de notre société..
Ce qui est sur, c'est que le groupe assume parfaitement de faire de la Chanson française comme le proclame le titre qui ouvre l’album et constitue le titre de l’album..
Car même si le morceau est une lettre d'excuse aux stars internationales ( Rihanna, Madonna...) de ne faire que de la chanson française en même temps on sent leur fierté de faire de la chanson à textes qui se vend sans doute moins mais qui possède tellement plus de fond.
Parmi ce fond, on a l’impression que le monde de la finance et l’économie les inspire plus que la politique - car même dans j’hésite chanson politique vous parler de Goldman Sachs, sans doute car le marché financier tire les ficelles plus que les élus du peuple..
On se réjouit fortement de voir que Volo parvient malgré les années à concerver ce regard ironique et sarcastique sur la société et la politique, tout en conservant des notes d'optimisme et d'espoir sur cette société et même si ils ne sont pas toujours dupe de ne pas subir les influences des médias et autres penseurs comme ils le disent dans j'hésite : « Quand on a l’esprit critique c’est pas toujours le notre".
Dans cet album, et comme dans les précédents, Volo sait mieux que quiconque adapter leurs préoccupations et leur thématiques à leur époque et à leur entrée dans la quarantaine : la paternité, le temps qui passe, l’amitié, la solitude, le sentiment amoureux....
Et même si j'ai pu gentiment déploré que dans leur dernier album, il y ait moins de chansons sur les ruptures sentimentales que dans les précédents albums… ( forcément à 40 balais ils sont plus installés dans la vie de tous les jours , leur capacité d’écrire sur le couple qui dure et sur le temps qui passe est toujours formidable, comme l'illustre parfaitement le très beau Rire aux éclats ( c’est toi qui me remplis d’ailleurs et d’alentours ) qui m'avait fait venir des larmes en la découvrant à Avignon.
"Rires aux Eclats", comme d'autres nouveaux titres de Volo, témoigne de leur talent vraiment unique de méler leurs deux voix toujours au bon moment, celle où l'émotion va forcément nous ceuillir même quand on ne s'y attend pas.
Volo est donc toujours en très grande forme en cette année 2017 , et ce n’est pas l'excellente et hilarante Nicole Ferroni qui nous contredira, elle qui est aussi tombée sous le charme de ces deux quadras, à en juger par le petit mot tendre et drôle qui accompagne le dossier de presse d'un disque qui m'a subjugé, comme j'aimerais aussi qu'il vous subjuge.