Rentrée littéraire septembre 2017 ... 3 romans français rattrapés au vol!!
Non, ne croyez pas ce qu'on vous dit partout : 2017 n'est pas fini, enfin pas en ce qui concerne les effets de la rentrée littéraire qui continue de produire dans les meilleures librairies de France et de Navarre quelques excellents romans que la rentrée de janvier 2018 n'a pas ( totalement) balayé... En voici trois qu'on a rattrapé au vol et qu'il est important de faire redécouvrir... avant qu'ils ne sortent en poche d'ici quelques mois !
1. De l’influence de David Bowie sur la destinée des jeunes filles ; Jean-Michel Guenassia ( Albin Michel)
« Dans la quasi-totalité des espèces animales, les femelles l’utilisent uniquement pour la reproduction, après elles se débrouillent seules pour élever la marmaille. Peux-tu me dire à quoi ils servent, à part se gratter le nombril, vautrés sur le canapé en sifflant des canettes et en regardant leurs matchs à la con ? »
Quoi son genre qu’est-ce qu’il a son genre ? Paul, un jeune garçon androgyne élevé par deux femmes, a quelques soucis. Il ressemble à une fille d’accord, oui, bien sur, il rentre sans problème dans les boites lesbiennes, mais dans son pantalon il y a des outils de garçon. Lena, sa mère biologique, le rêve gay et Alex, son meilleur pote, est très amoureux de lui, mais Paul aime les femmes.
Paul se demande alors s’il ne serait pas lesbien. Ne t’inquiète pas Paul, tout le monde le sait, on n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans, encore moins dans cette famille anormale et banale.
Roman initiatique dans le Paris d’aujourd’hui, un livre à rendre fou les membres de « Sens Commun » et les participants de la Manif pour tous. Jean-Michel Guenassia questionne la famille, famille biologique, adoptive, amicale ou choisie.
Ses héros, tous blessés, se cherchent, s’entrechoquent, s’aiment et se réchauffent avec des idées et des mots d’aujourd’hui. Mais pourquoi David Bowie me direz-vous ? Peut-être parce que le livre est musical et que le lecteur se demande qui est vraiment Paul, « Aladin sane » ou « A lad insane ». Les filles et David Bowie à table…
2. Les fils conducteurs, Guillaume Poix ( Verticales)
" Dieu sait tout.Il peut suivre à la trace le vol bouleversé de cette mouche escarpée, qui, à quelques kilomètres de là de a zigzagué dans la touffeur de la ville, s'échappant en solitaire pour faire le point après sa malheureuse aventure."
Au milieu d'une décharge à ciel ouvert appelée "la bosse" où atterrissent les appareils ménagers et les produits hig-tech en obsolescence programmée, Jacob, Isaac et Moïse vivent de leurs fouilles en récupérant tous les métaux dont la vente leur procure quelques pièces juste dans l'objectif de vivre plutot survivre.
Lauréat du prix Wepler "Les fils conducteurs" (Verticales), Guillaume Poix livre un premier roman qui fait l'effet d'un uppercut et qui s'intéresse à la face sombre de la mondialisation : une décharge à ciel ouvert de matériel électronique sur le sol africain.
Guillaume Poix, pour son premier roman, frappe fort, touchant le lecteur au coeur avec ce texte incisif, qui nous fait parfaitement retranscrire l'apreté et la chaleur de cette terre africaine à la fois hostile et fertile aux rêves les plus fous.
Un premier roman fort, qui traite de cette difficile et un peu tabou thématique du recyclage des pays modernes et riches, assiste à la débrouille de ces pauvres gamins d’une dizaine d’années, à leur courage, à leur obstination.
Un beau roman publié à l'occasion des 20 ans des éditions Verticales qui prouve une nouvelle fois l'acuité de cette belle maison d'édition.
3. Les peaux rouges, Emmanuel Brault ( Grasset)