No Dormiràs : un film d'horreur qui maintient le spectateur bien.. éveillé !!
Quelques films qui n'ont rien à voir avec la croisette continuent de sortir- avec parcimonie- dans les salles et après Manhattan Stories qu'on a aprement défendu dimanche soir, parlons un peu de ce "No Dormirás" , un film de genre de haute tenue qu'on peut voir dès ce mercredi au cinéma via le distributeur Eurozoom..
En provenance d’Amérique du Sud (Argentine ) "No Dormiras", qui a fait sensation dans son pays d'origine, prouve que le cinéma d'horreur ne se limite pas aux slashers américains et que les espagnols et latinos américains savent y faire pour trousser des films de genre malins et assez terrifiants dans un seul et même élan..
Après La casa muda (2011, film d’horreur en found footage en (faux) plan séquence, présenté à Cannes, à la Quinzaine des Réalisateurs), Gustavo Hernández revient avec ce thriller psychologique, dont le thème principal sonde es limites de l’art et les sacrifices qu’un artiste est près à faire pour atteindre la perfection.
Après 108 heures sans sommeil, on commence à percevoir la réalité différemment En 1984, la metteure en scène Alma (Belén Rueda) prive ses comédiens de sommeil pour les pousser à être dans un état secondaire où hallucinations et réalité sont confondus : voilà une belle idée que celui de la privation de sommeil qui fait réellement froid dans le dos et apporte une nouveauté dans ce genre de films.
Dans un décor d’hôpital psychiatrique abandonné, (on soulignera le soin apporté à ce décor de l'ancien hôpital psychiatrique désaffecté le lieu idéal pour planter la toile du récit), quatre comédiens vont essayer de donner le meilleur d’eux-mêmes dont Bianca en compétition pour le rôle principal et qui va se retrouver confrontée à des hallucinations au-delà de l’horreur, mélangeant passé et présent, rêve – ou plutôt cauchemar – et réalité.
Alors que leurs seuils de perception sont totalement brouillés, les deux actrices ressentent des choses de plus en plus étranges…
« Sans folie il n’y a pas de création, », affirme de façon un peu péremptoire une Alma qui souhaite que les comédiens soient privés de sommeil afin qu’il puisse donner le meilleur d’eux-mêmes dans chaque rôle : l'aspect vraiment intéressant de ce script c'est cette facon de sonder l'étroite relation entre la metteure en scène et ses comédiens et entre l’artiste et son art et qui soulèvent plusieurs questions abordées par le long métrage argentin : Jusqu’où un acteur ira-t-il pour donner le meilleur de lui/elle-même ? A quels sacrifices sera-t-il prêt ? Jusqu'à quel point l’artiste est poussé au maximum de ses capacités physiques?
No Dormiras parvient pleinement à maintenir l’œil (et même les deux) du spectateur par sa proposition innovante, intelligente et bien exploitée .
Il est simplement dommage simplement qu’une problématique plutôt inattendue et singulière dans un film de genre soit étouffée par des banalités et les passages obligés d'un film d'horreur, comme ces ces moments de "Jump Scares" (sursauts impromptus) qui, intervenant de façon bien trop téléphonée, désamorcent une tension et l'intelligence du script initial .
Mais en l'état actuel des choses, ne boudons pas notre plaisir devant ce thriller horrifique innovant et terriblement efficace, à voir absolument pour ceux qui aiment frissonner et réfléchir simultanément, et aussi pour tous ceux qui aiment voir d'autres propositions horrifiques que celles venant de grosses productions balisées venues d'Outre-atlantique.
Distributeur en France : Eurozoom