"Une vie qui s'envole" : David Saada nous offre un one-man-show plein d'humour et d'amour !
Aaaaah. Qu'est-ce que j'aime ce genre de spectacle, où on nous tire des larmes de joie et de tristesse - vous le savez déjà si vous avez lu mon dernier billet sur le spectacle de Rachid Badouri -, le one-man-show "Une vie qui s'envole" de David Saada, alias D., est de ceux-là. Si vous êtes un peu comme moi, foncez à la Comédie des Trois Bornes, et ce, dès dimanche prochain !
Est-ce que Yannick Noah est dans la salle ? nous demande la petite tête barrée d'un immense sourire qui émerge des rideaux. Non ? Ok. D'emblée, David Saada nous fait entrer dans son jeu, nous fait comprendre qu'il va nous faire participer à ce qui va suivre, nous interroger sur ce qu'il s'apprête à nous confier. Et l'atmosphère intime du théâtre se prêtant à la confidence, on y fonce, tête la première, les yeux et les oreilles bien ouverts.
« Une vie qui s’envole », c’est le récit de vie de D., un jeune homme en perpétuelle quête d’identité. Se trouver, c’est ce qu’il veut, depuis qu’il est sorti du ventre de sa mère - un moment qu'il imaginera et mimera, d'ailleurs, à la fin du spectacle, à mourir de rire ! Se trouver grâce à l’amour, il a essayé. Mais quand la jolie danseuse qu'il pensait être la femme de sa vie s’est envolée, cela l’a brisé, tout net. Se trouver grâce à son métier de professeur d’EPS dans un lycée privé, il a essayé aussi. Mais entouré de Quiterie, de Sostène, et autres Tanguy dotés de noms de famille à rallonge - tellement longs qu’il a l’impression de citer plusieurs personnes quand il fait l'appel - et d'une Directrice qui ne semble vouloir de lui dans son établissement que parce qu'elle pense qu'il s'agit de Yannick Noah. Là aussi, chou blanc. Mais en remontant le fil du journal retraçant ses dernières années de vie, il comprend que s'il n'arrive pas à se trouver, s'il n'arrive pas à dire autre chose que Badaboum pour dire Je t'aime, c'est qu'il n'a pas été assez aimé, lui-même. A partir de ce moment, nous remontons avec lui les années, les événements qui l'ont marqué ado, enfant, et même tout bébé. On plonge dans un tourbillon de souvenirs souvent drôles, parfois tristes, toujours émouvants.
Le spectacle est rythmé par des ruptures thématiques, matérialisées par des changements de ton et de lumière. Certaines racontent des moments de chute au ralenti, où il a le visage tourné vers une lumière rouge. Dans d'autres, il lit les pages de son journal, des passages ponctués de la question « Ah, je t’ai pas dit ? » introduisant la prochaine scène ou d’un Post-scriptum qui nous fait à chaque fois sourire. Encore d'autres où il est hanté par trois petits personnages qui représentent des versions exacerbées de lui-même, Solitude, Suspicion, Colère, et qu’il mime tour à tour - mention spéciale pour Suspicion, superbement bien incarné !
David Saada donne tellement, tellement dans ce spectacle. Son one-man-show est un spectacle drôle, poétique, mais aussi tellement rempli de sincérité, de sensibilité, de générosité qu'on a qu'une seule envie, le prendre dans nos bras, le serrer du plus fort que l'on peut et de lui dire, que, oui, il mérite d'être aimé. En tout cas, nous, chez Baz'art, on l'aime.
Une vie qui s'envole, le dimanche à 20h15, à la Comédie des Trois Bornes, 32 rue des Trois Bornes, 75 011 Paris.