Critique cinéma : Une SIBEL héroïne !!
Après "Noor" et "Ningen", la cinéaste turque Çagla Zencirci et le réalisateur français Guillaume Giovanetti collaborent dans un troisième long métrage, "Sibel", sorti la semaine dernière en salles et que notre Michel national a profondément adoré.
Bon sang qu’elle est belle Sibel, cette jeune femme qui arpente la forêt avec un fusil. Elle traque un loup qui effraie les femmes de son village. Elle aimerait tellement leur apporter sa dépouille, alors peut-être les villageois cesseraient d’avoir peur d’elle et de la rejeter.
Parce que Sibel est différente, elle est muette et dans ce village reculé d’une vallée proche de la mer noire, une femme comme elle porte malheur.
Notre si belle Sibel communique en sifflant, un langage pratiqué depuis des siècles à Kusköy, nom qui signifie en Turque: Village des oiseaux. Elle est rebelle aussi Sibel et lorsque qu’elle rencontre un déserteur en fuite, elle le cache sans se poser de question.
De loup, il ne sera plus question, mais au contact du jeune homme, Sibel trouvera la force de se libérer d’une communauté corseter par des coutumes ancestrales.
Tout est beau dans ce film de Guillaume Giovanetti et Çagla Zencirci : une mise en scène fluide, une chouette photo, de très grands acteurs, un vrai scénario qui ne craint pas de mélanger réalisme et conte initiatique, une bonne musique et un sacré voyage dans une Turquie inconnue.
Sibel est un film formidable avec une actrice lumineuse, Damla Sönmez, prodigieuse héroîne de ce conte féministe et panthéiste, une histoire de la Turquie d’aujourd’hui entre traditions archaïques et modernité.
Un récit d’émancipation plein d’espoir. Un très beau voyage pour le prix d’une place de cinéma.
Le langage sifflé est une réalité de ce village,et donc un voyage pareil un samedi soir avenue Berthelot- adresse de notre cinéma fétiche le Comoedia- , ça n’a assurément pas de prix...
SIBEL Bande Annonce (2019) Drame