Francois Truffaut en trois livres !
35 ans après sa disparition prématurée, François Truffaut est l'auteur d'une oeuvre unique faite de 21 longs-métrages, mais aussi un critique de cinéma passionné et passionnant, des statuts différents que trois récents ouvrages tentent de saisir de belle façon :
1/ Tout truffaut ; Anne Gillain ( éditions Armand Collin)
François Truffaut est sans doute le plus célèbre des réalisateurs Français, il est connu et respecté dans le monde entier par tous les théoriciens du cinéma.
Presque trente cinq ans après sa disparition, l’auteure et universitaire Anne Gillain examine dans l’ordre chronologique les 23 films de Truffaut, pour définir entre eux un lien à la fois personnel et esthétique.
Ce livre est une belle invitation à se jeter sur les DVD pour vérifier si Jean-Pierre Lèaud est toujours prêt à faire les 400 coups, si la Dorléac à encore la peau douce, pour faire la connaissance d’une belle fille prénommée Bernadette, pour constater qu’Isabelle A est une merveilleuse Adèle H, que Ray Bradbury est vraiment un excellent romancier, une invitation à faire tinter son argent de poche en matant les jambes des femmes qui sont des compas qui arpentent le globe terrestre…., et à se rendre compte que « Vivement dimanche » est bien meilleur sans Drucker….
Quand François Truffaut fait un film, c'est pour comprendre quelque chose, tenter de résoudre une énigme. Il ne théorisait jamais son cinéma, mais il savait parfaitement ce qu'il faisait. Il manipule le système perceptif de son spectateur, il veut qu'il sorte du cinéma, et ne sache plus où il se trouve. C'est un cinéaste de la perception et de la possession.
Tout Truffaut – 23 films pour comprendre l’homme et le cinéaste Auteur : Anne Gillain
2/François Truffaut ; Textes issus de The New Yorker, Lillian Ross
FRANCOIS TRUFFAUT. Par Lillian Ross. Carlotta Ed. 44 pages. 5 euros.
3/ François Truffaut;Chroniques d'arts-spectacles - 1954-1958 ( Gallimard)
Chez Lilian Ross, on voit que Truffaut est critique avec les films des autres, et il faut savoir en fait qu'il a été critique avant d'être cinéaste ce que ce livre qui recoupe l les plus de 400 chroniques qu'il a publiées entre 1954 et 1958 dans l'hebdomadaire Arts-Spectacles nous montre parfaitement.
Ce volume édité par Bernard Bastide réunit l’ensemble de ces chroniques pour la toute première fois et c'est forcément un somme pour tous les fans du cinéaste et pour ceux de la critique cinéphile, tant Truffaut a amené un ton et une liberté de ton assez inédite dans le paysage critique français.
De 1954 à 1958, François Truffaut prone dans ses écrits sur le cinéma une plume simple et claire, entre chronique, critique et journal de bord. On le voit ainsi sous les traits d'un critique aussi passionné qu'exigeant, très subjectif dans ses amours et ses détestations, sans concession aucune qui déteste aussi bien Claude Autant Lara qu'il adore Lang, Bresson ou Ophuls, sans oublier évidemment son cher Alfred Hitchcock. avec qui il correspondra peu de temps après
UNe bonne dose de mauvaise foi, quelques emportements qu'il regrettera pour partie quelques années après mais un vrai amour pour le cinéma et un sens de la formule qui manque un peu de nos jours à la critique cinématographique..
Chroniques d’“Arts Spectacles”. 1954-1958 », de François Truffaut, édité par Bernard Bastide, Gallimard, 524 p., 24 €.