Baz'art  : Des films, des livres...
18 août 2019

Haut perchés ( critique)... Ducastel et Martineau livre un beau film théâtral...très cinématographique!!

 

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Olivier Ducastel et Jacques Martineau aiment les projets singuliers et particulièrement casse gueules.

Vingt-et-un ans après Jeanne et le garçon formidable,  et deux ans après leur dernier long métrage Théo et Hugo dans le même Bateau, belle déambulation nocturne dans Paris (et qui avait marqué les esprits par son très long plan séquence inaugural dans un background), le duo continue d'oeuvrer et de proposer un  cinéma  un peu à la marge de la production standartisée et officielle .

A l'instar de Théo et Hugo, leur nouveau film Haut Perchés, qui sort en salles ce 21 août, est pas loin du film concept centré autour d'une unité de temps et de plusieurs dispositifs forts : filmer toute l'intrigue dans un seul lieu, ici , un appartement parisien (celui d’Olivier Ducastel) qui voient réunir 5 personnages, 4 hommes et une femme, a priori assez dissemblables .

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Quatre hommes et une femme qui possèdent un point commun, celui d’avoir été la victime d’un  seul homme, un pervers narcissique qui s’est joué d’eux et dont ils veulent se venger.

Ce pervers narcissique (qui ne sera jamais vraiment cité comme tel, mais qui en porte cependant toutes les stigmates)  est enfermé dans la chambre de l'appartement, visiblement, séquestré et ligoté, mais on ne saura jamais vraiment les mystères qui entourent cette chambre, toutes les scènes se déroulant dans cette pièce étant filmées hors champs.

En fait, seul importent les  confessions des victimes , dans un film très inspiré à la fois du cinéma de Fassbinder, mais encore plus certainement du théâtre de  Jean-Luc Lagarce  ( que Dolan avait adapté avec " Jusque la fin du monde») où le verbe prime largement sur l'action.

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Chacun à tour de rôle, les cinq personnages du film vont raconter leurs souffrances respectives, et les confidences de ces cinq protagonistes paprviennent souvent à émouvoir, tant les réalisateurs montrent bien à quel point les marques indélébiles que le bourreau a imprimé en chacun d'entre eux sont prégnantes, même pour ceux qui semblent en avoir été victime il y a longtemps.

On sent dans ces scènes de dialogues, parfois anodines, parfois très intimes,  à quel point l'amour et la duperie peuvent parfois se mélanger, et combien on peut être vulnérables lorsqu'on est sous le joug de l'être aimé, le texte des deux auteurs/ réalisateur touche la plupart du temps par sa justesse et sa pertinence

Très théâtral dans son dispositif et dans le soin accordé aux mots, Ducastel et Martineau arrive pourtant largement à faire de ce "Hauts Perchés " un vrai film de cinéma, avec une athompshère qui imprime fortement la rétine.
Haut perchés, extrait
Les deux cinéastes optent pour un parti pris fort, refusant le naturalisme ou  les teintes ternes, et utilisant des néons pour donner une lumière bleutée, voire orangée,  particulièrement cinématographique à l'image et donnant une vraie chaleur à des héros qui en ont bien besoin.

Si le récit peut donner l'impression de tourner un peu en rond à mi parcours et que les prestations des comédiens sont assez inégales (on retiendra surtout celle de l'inconnue Manika Auxire et de Françiois Nambot déjà présent dans Hugo et Théo,  ce "Hauts Perchés"  intéresse et force le respect par sa maitrise et son ambition. 

HAUT PERCHÉS - Bande Annonce

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