Baz'art  : Des films, des livres...
23 septembre 2019

Critique d'album/ Les Homeless Songs de Stephan Eicher ont trouvé un bien beau refuge

 

eicher

On l'avait annoncé dès le mois de juillet : Stephan Eicher a fait un beau retour (et double) pour cette année 2019 : 

 En  effet,  l'excellent chanteur helvète nous a donné d'abord de ses nouvelles en février dernier avec un album Hüh! ,très belle parenthèse dans lequel il revisite certains de ses morceaux accompagné par une fanfare de jeunes musiciens suisses.

Puis sept ans après L'envolée, Stephan Eicher est enfin de retour en cette rentrée de septembre,  avec un nouvel album studio Homeless Songs.,  un album  pas commercial et formaté pour un sou, et qui vient après un gros combat avec son ancienne maison de disque, Barclay,  qui ne lui donnait plus voix au chapitre.

Durant les années de tension avec son ancien label, Stephan n'a jamais cessé d’écrire et d'enregistrer des chansons, ces  Homeless Songs , quatorze titres inédits, écrits au cours de  de sa longue traversée du désert, avec parmi elles la moitié écrite avec son très fidéle  complice Philippe Djian).

Prenons par exemple le formidable morceau Prisonnières, dévoile un écrin dans lequel le tandem Djian / Eicher est à son meilleur :

 

 

Philippe Djian et Stefan Eicher, ce sont deux artistes dont  on aime beaucoup le style, et qui sont amis et collaborateurs de plume depuis maintenant plus de trente ans désormais.

On voit qu'avec ces "homeless songs" , qui sortent des carcans traditionnelles de la chanson (certains morceaux font 40 secondes, d'autres plus de 6 minutes et sortent souvent du carcan traditionnel refrain couplet), ils ont l'un et l'autre pris beaucoup de plaisir à soigner ces instants de musique pour créer un  un espace confortable, le temps d’une petite bulle à part .

Stephan Eicher, revient avec son album Homeless Songs après un long conflit avec son label. Retour sur le barde pop-rock helvète en cinq chansons incontournables : Two People in a room ; Sois patiente avec moi ; Déjeuner en paix ; Tu ne me dois rien ; Des hauts, des bas.

 Cette période de repos imposé  a donc servi un peu de levier  libérateur., Eicher  ayant remplacé les contraintes du formatage des maisons de disques, et souvent imposées par les radios,  par une modeste radicalité,  et un coté libre et dépouillé qu'on ne lui connaissait pas forcément. 

Contrairement à ce qu'on aurait pu penser, cette longue bataille avec sa maison de disque n'a pas rendu Stephan vindicatif, et les chansons amères,  et gueulantes que l'artiste avait visiblement prévu de réaliser il y a quelques années  ont laissé place à une douce ironie, aussi apaisée qu'inattendue  . 

Ainsi le premier morceau de l'album "Si tu veux que je chante",  pourrait au premier abord laisser penser à une relation conjugale mais Stephan s'adresse en fait à son ancienne maison de disques, rendant la portée du message assez étonnante et percutante .

 

"Inutile de me tendre

 

Une impatiente oreille

 

Le goût de toi me manque

 

Mais rien ne se réveille

 

Les paroles ne viennent plus

 

La musique n’est plus là

 

Comme sec est mon cœur

 

Comme secs sont mes bras"

 

 

Alors, pourquoi « Homeless Songs »? Tout simplement car ces chansons ne semblent pas avoir leur place  aux yeux de son auteur dans l’industrie musicale actuelle, on pense notamment à ces 5 morceaux chantés en patois de Berne, et on se dit qu'Eicher a toujours fait cela même au début de sa carrière quand il était jeune et en haut de l'affiche, de populariser des langues qui étaient confidentielles.

Ces homeless songs ont trouvé un bien beau refuge et on devine que les auditeurs sauront les accueillir comme il se doit.  Stephan Eicher a choisi de combattre notre société actuelle avec ses armes, l'intelligence et le talent, et c'est évidemment une excellente nouvelle !!


 Homeless Songs, Polydor.

Commentaires
A
Belle critique, j'ai aussi ressenti ce disque comme un message à sa mère .<br /> <br /> <br /> <br /> Petite fausse note, utiliser le mot "patois". Car tout humain parle une *langue*, fusse-t-elle différente du dialecte standard. Il vaut mieux dire "en allemand de Berne".
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