Baz'art  : Des films, des livres...
20 juin 2016

Elle : Verhoeven en dessous du niveau de l'OH?

  

2001006_isabelle-huppert-sublime-elle-de-paul-verhoeven-web-tete-021961511667

Vingt-quatre ans après “ Basic Instinct ”, Paul Verhoeven était de retour à Cannes pour  y présenter “ Elle ”, son premier film français. Dernier film de la compétition cannoise, il n’est pas passé inaperçu sur la Croisette, mais n'a visiblement pas fait l'unanimité dans le jury au grand dam d'une certaine presse qui lui aurait bien donné sa palme.

Personnellement, après avoir vu le film le jour de sa sortie en salles, j'ai du mal à partager et enthousiasme assez délirant, mais cela est peut être du au fait que je connaissais bien l'intrigue de départ pour avoir beaucoup aimé le livre de Philippe Djian dont il est tiré.

 

Auréolé du prix l'Interaillé, La grand réussite du livre- que Folio a republié à l'occasion de la sortie du film-  tenait pour moi et avant tout  au style totalement retrouvé de Djian, et qui cette fois ci ne tourne pas à vide, comme elle pourrait le faire parfois.

Il faut dire que Djian s'appuie sur une héroine géniale, plein d'ambivalances et de contradictions. Michèle est une fille intelligente et sexy. Elle régente la vie des autres, leur dit comment ils devraient se comporter, mais elle-même n'obéit qu'à ses envies. 

folioooh

Mis en image par Verhoeven, cette héroine si singulière et si borderline n'a rien perdu de sa superbe, incarnée par une Isabelle Huppert qui était l'interprète idéale ( depuis la sortie du livre, elle avait clamé à tout le monde son intérêt pour ce personnage, et c'est notamment cela qui a poussé Verhoeven à filmer en France) pour  jouer cette femme libérée et moderne, qui semble assez détachée de tout, mais qui en réalité, elle n'est pas aussi forte et inébranalable qu'elle puisse le montrer.

 
 Sauf qu en donnant le role de cette  héroïne perverse et dominatrice, à Isabelle Huppert, et  malgré toute l'étendue du talent de cette dernière ,  le cinéaste hollandais insiste plus sur le coté détachée et sans émotion de son personnage que ses doutes existentiels

Et malheureusement la grande Iabelle ne s'écarte jamais vraiment de cette désormais assez connue version de la bourgeoise à la fois réaliste et tordue qui mène les autres personnages comme elle le veut, un role qu'elle a beaucoup tenu, et notamment dans un registre poche  , dont le palmé "La Pianiste" d'Haneke, une oeuvre finalement plus nuancée, plus ambigue et plus psychologique que ce Elle.

.  Toujours aussi sulfureux, Verhoeven montre à quelques occasions dans son nouveau film qu'il est toujours mais  cinéaste du divertissement hollywoodien et féroce satiriste, grinçant et provocateur,  mais malheureusement n'arrive pas à trouver le bon ton, entre le thriller à l'américaine sulfureux et opressant et la farce outrée et burlesque sur laquelle il s'aventure parfois : jeux d'acteurs  outrés, situations et personnages  assez caricaturaux, répliques et comportements saugrenus, tous les procédés comiques sont ici à l'oeuvre mais butent la scène d'après avec une volonté de revenir au thriller stressant et trouble.

cannes-2016-elle-de-paul-verhoeven-isabelle-huppert-au-sommet-de-l-ambiguite-veneneuse,M337768

La  multitude de personnages qui papillonnent autour dIsabelle Huppert étaient mieux campés et plus crédibles dans le roman de Djian ( dans le film,seul Charles Berling en mari encore amoureux est vraiment bon), et ici ont tendance à ternir la force de ce scénario qui manque parfois d'un vrai cap,  et qui n'assume pas le coté angoissant et trouble du thriller... 

Résultat, le  spectateur a du mal à etre totalement  pris par la folie des personnages,  et n'est jamais totalement concerné par leurs incertitudes morales et jamais totalement happé par ce qu'il voit à l'écran..

La faute à l'incapacité pour Verhoeven d'assumer totalement son parti pris et d'aller complètement jusqu'au bout de son enjeu..

Bref, un roman plus convaincant qu'un film dont les louanges connaises m'ont semblé quelque peu exagérées.. 

"Elle" de Paul Verhoeven, thriller féministe #Cannes2016

 

Commentaires
A
Je n'ai pas lu le livre, du coup j'ai un regard très extérieur par rapport à toi, et j'ai trouvé ce film très maitrisé. Même si un peu froid, j'en conviens ! Je n'aime d'ailleurs pas trop aller voir un film dont j'ai connu l'histoire par la lecture du livre, j'imagine tjs les choses autrement !<br /> <br /> Bonne journée ^^
Répondre
Qui sommes-nous ?

Webzine crée en 2010, d'abord en solo puis désormais avec une équipe de six rédacteurs avec la même envie : partager notre passion de la culture sous toutes ses formes : critiques cinéma, littérature, théâtre, concert , expositions, musique, interviews, spectacles.

Visiteurs
Depuis la création 7 772 892
Festival Sport, Littérature et Cinéma
Festival Sport, Littérature et Cinéma

Du mercredi 29 au samedi 1er février 2025
Projections • Rencontres • Expositions • Librairie Sport

Depuis 2014, le festival "Sport, Littérature et Cinéma" s'est imposé comme un événement qui interroge les liens entre le sport et la culture et entre la culture et le sport.

Au programme de l’édition 2025 : rencontres, projections, signatures, expositions, colloques et une librairie éphémère dédiée au sport.

https://www.institut-lumiere.org/actualit%C3%A9s/12e-festival-sport-litterature-et-cinema.html

 

FESTIVAL INTERNATIONAL DU FILM FANTASTIQUE DE GÉRARDMER 32e édition - Du 29 janvier au 2 février 2025

En 2025, Gérardmer convoque les esprits et les âmes errantes, gwishin coréens, dibbouks, djinns, zombis, fantômes en tous genres d’ici et d’ailleurs.

Nul hasard que le spectre, être des profondeurs, de l’obscurité et de l’inconscient, figure errante aux confins du visible et de l’invisible, soit l’un des motifs de choix du cinéma fantastique et du cinéma tout court.

La thématique des fantômes hantera toute la programmation de cette édition 2025, avec une Sélection spéciale spectres, présentée par des passionnés du genre.

www.festival-gerardmer.com

 

 

FESTIVAL PREMIERS PLANS A ANGERS

 Festival Premiers Plans - 37e édition - 18/26 janvier 2025


En se consacrant à la découverte des nouveaux talents du cinéma européen et en faisant découvrir son patrimoine cinématographique, le Festival Premiers Plans d’Angers est devenu un rendez-vous culturel emblématique, reconnu par les artistes et les professionnels, suivi par un public curieux et enthousiaste, soutenu par de nombreux partenaires et personnalités.

Pendant 8 jours, près de 100 premiers films seront présentés dans les sept sections de la compétition, en présence des cinéastes : Longs métrages européens, Diagonales, Courts métrages européens et français, Films d’écoles, Plans animés et Chenaplans.

Des scénarios de courts et longs métrages seront également lus par des comédiens professionnels. La direction artistique des lectures de scénarios de courts métrages sera assurée cette année par la réalisatrice et scénariste Cristèle Alves Meira.

Le jury Longs métrages sera présidé par l’actrice, scénariste et cinéaste Nicole Garcia.

https://www.premiersplans.org/fr

 

Newsletter
150 abonnés