Elvis, ombre et lumière: Kent rend un fort brillant hommage en BD au King !
On avait laissé notre cher lyonnais Kent en romancier sensible et pudique d'un homme (non) rongé par le chagrin après la mort de sa compagne, le voilà qui revient déjà sur le devant de la scène en cette fin 2019 dans les oripeaux de scénariste et illustrateur de BD, une autre de ses grandes passions et de ses grands talents .
Comme pour peine perdue, le personnage principal de sa publication est un musicien et pas n'importe lequel puisqu'il s'agit du King en personne, alias Elvis Presley ; un Elvis que Kent, tout à son mouvement du punk et des Starshoopers a d'abord renié avant de prendre en compte l'immense talent scénique et créatif du king.
Un portrait très documenté de la trop courte vie du « King » qui montre une facette de Presley assez inédite par rapport à ce qu'on a pu lire ou voir sur lui.
Pour Kent, Elvis incarne le mythe du rock'n'roll érigé en star system: avoir 20 ans pour toujours et à tout prix, divertir les masses jusqu'à l'épuisement, se dissoudre dans la gloire, devenir une marque déposée.
Elvis ne cessait jamais de chanter, mais c'était la musique qui était sa vie, pas forcément le rock. A croire que le rock n'était pour lui qu'un genre musical parmi d'autres qu'il affectionnait, pas une fin en soi.
Victime du marketing , notamment demandée par son manager tonitruant, le Colonel Parker. et de la pression du public, ce musicien lumineux va vite subir les revers d'une gloire incroyable.
Kent pose la guitare pour les encres et pinceaux pour une dominante blanc et noir bien dans l'air des fifties et son Elvis est particulièrement beau et possède une aura quasi mystique. Un album aussi élégant que rock'n roll, merci pour cela, Monsieur Kent !
Elvis, ombre et lumière, par Kent et Patrick Mahé, éditions Seuil-Delcourt, 112 pages, 19,99 €.