LE PHOTOGRAPHE, la romcom pleine de pudeur de Ritesh Batra
Après le succès mondial de son premier long métrage, THE LUNCHBOX, le réalisateur et scénariste Ritesh Batra est parti loin de Bombay, sa ville natale, pour réaliser NOS ÂMES LA NUIT, avec Jane Fonda et Robert Redford, et À L’HEURE DES SOUVENIRS, avec Jim Broadbent, Charlotte Rampling et Michelle Dockery ( voir notre chronique ici).
Ces deux expériences hors de ses terres ayant été peu concluantes, son nouveau film, LE PHOTOGRAPHE, marque le retour aux sources de Batra, qui pose ici un regard inspiré et drôle sur l’amour dans le contexte contradictoire de la vie urbaine moderne du souscontinent indien
Sur un canevas de romcom très classique- un homme fait passer une fille croisée au hasard pour sa petite amie à sa famille rigoriste- Ritesh Bartra contourne joliment les clichés et décrit avec finesse son pays, L' Inde, toujours coincé dans ses clivages de classe #lephotographe pic.twitter.com/QJUCKOWW51
— Baz'art (@blog_bazart) January 25, 2020
Le grand comédien indien Nawazuddin Siddiqui, incarne un photographe de rue qui va peu à peu se rapprocher d'une jeune fille qui n'est pas du tout du même milieu social qu'elle sous la pression de sa grand-mère.
Avec ce vibrant photographe, Ritesh Batra questionne avec élégance et subtilité les conventions sociales, sous le vernis délicat d’une romance finalement bien plus chuchotée qu'assénée.
Ritesh Bartra évoque, avec pas mal de pudeur et de finesse et quelques audaces dans l'écriture un pays, L'Inde, écartelé entre convenances et volonté de s'y affranchir, entre modernismes et coutumes ancestrales, où les domestiques continuent de s'assoeir par terre pour répondre à ses maitres .
Batra s'amuse à contourner l'image véhiculées par les romcoms hollywoodiennes et les mièvres de Bollywood pour déjouer l'attente du spectacteur, et si ce parti pris ne va pas sans quelques langeurs, surtout dans la dernière partie du film , mais le film délicat et touchant, mérite largement d'être vu.