Trio est une histoire d’amour entre un homme, une femme et un violon.
Un formidable documentaire signé Ana Dumitrescu qu'on pourra découvrir en salles dès le 16 septembre prochain.
On vous dit tout le bien dont on pense dès à présent :
“ En voulant emprunter un passage souterrain, j’ai entendu une musique que j’ai su après, être La ballade de Ciprian Porumbescu, j’ai été emportée par la mélodie. Je suis descendue dans le tunnel pour voir qui l’interprétait.C’est à ce moment précis que j’ai su que j’allais en faire un film.” Ana Dumistrescu
Soixante ans de l’Histoire de la Roumanie, de l’Histoire des Roms dans la Roumanie, de Ceausescu à nos jours. L’histoire d’un peuple qui se bat pour garder son identité, avec pour arme la musique.
L’histoire d’un village de musiciens qui a disparu dans l’indifférence.
Dans ce film, du réel rien que du réel, un couple de la classe moyenne dans la Roumanie d’aujourd’hui, on suit un beau et émouvant couple de soixante ans Gheorghe (né en 1959) Sorina et le violon de Gheorghe; formant ainsi le tryptique promis par le titre.
Sublime noir et blanc pour nous raconter les amours de Gheorghe: Sorina sa femme et de son violon ou une famille de musicien dans la grande Histoire de la Roumanie.
Une vie faite d’espoir et de renoncements, c’est beau et triste comme une toile de Chagall ou un graffiti de Brassaï.
Pour ramener de la beauté dans la laideur, Ana Dumistrescu filme le violon Tzigane côté cœur.
Elle signe ainsi un très beau documentaire sur la culture Rom sans pathos et avec une belle image noir et blanc portée par de très beaux plans.
Elle fait superbement revivre, à travers les regards silencieux de Gheorghe et Sorina, plus de trente années de l'histoire de la Roumanie.
C’est parfois assez terrible, ce que Gheorghe raconte devant la caméra d'Ana Dumistrescu; il reconnait que pour le peuple rom, c’était beaucoup mieux sous Ceaucescu, les roumains étaient beaucoup plus tolérants et paradoxalement moins racistes sous une dictature.. Ca fait froid dans le dos et lui même semble en être désolé.
Caméra douce et empathique pour un tendre reportage sur la transmission de la musique dans un milieu modeste.
Marius, le fils de la famille résume la vie familiale depuis quatre générations par ces mots, justes et simple à la fois : “ Nous sommes des gens normaux avec des occupations normales, mais avec juste la musique en plus.”
Ana Dumistrescu démontre cela superbement pendant une heure trente de ce documentaire à ne pas rater dans 15 jours en salles.
Trio; long métrage d' Ana Dumistrescu , SORTIE NATIONALE LE 16 SEPTEMBRE 2020