La Danse du Vilain : l'Afrique endiablée et bigarée de Fiston Mwanza Mujila
" Chez Tshiamuena, les sentiments étaient tellement mélangés qu'on peinait à déceler ses états d'âme; même quand elle était heureuse, elle grognait, boudait la salutation et sermonnait à tout va les Zaïrois ( de sexe masculin et de sexe féminin) et les Angolais."
Molakisi, Ngungi et Sanza sont trois enfants vivants dans les rues du Zaire ( ou également la République actuelle du Congo).
Ils ont coupé les ponts avec leurs familles pour faire leur premiers pas d'adulteset vivotent tant bien que mal entre délinquance, et débrouille par le biais de trafic de pierre précieuses dans un Angola si proche et si livrée à une guerre civile sans fin.
Heureusement, il y a la fameuse danse du Vilain, mélange de jazz, mambo et de rumba, le tout sous effleuves d'alcool. Le pouvoir catharsthique de la danse permettra t il de mettre du baume sur cette jeunesse en perdition?
Il paraitrait que Fiston Mwanza Mujila a appris le lingala en se gavant de rumba. Rien d’étonnant alors à ce que la musique la danse et l'acool soit autant présente dans son second roman, quelques années après un premier roman, " Tram 83" qui imposait déjà un univers poétique d'une belle puissance.
"La danse du vilain" continue sur la même lignée avec ce récit saissisant qui rend hommage à une Afrique poétique et échevelée où l'inconstance politique se confronte à la joie et à la danse de ses personnages attachants, même dans leurs errements.
On aime la langue riche et inventive, et poétique de Fiston Mwanza Mujila qui nous plonge avec énormément de talent dans un tourbillon bigarré, et hauts en couleur!!