Baz'art  : Des films, des livres...
6 novembre 2020

Cinéma (Netflix) Bronx : Marchal patauge dans la bouillabaisse

 

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Dès son premier long-métrage, Gangsters,  et surtout le seond 36 quai des Orfèvres qui a vraiment imposé son style, Olivier Marchal a décliné dans ses réalisations et même dans les rôles qu'il incarne les mêmes types de personnages, des policiers souvent abîmés par la vie, écorchés vif, grande gueule,  souvent à la lisière de la légalité et un peu porté sur la bouteille, tout en imposant un ton dans sa mise en scène reconnaissable, un style grandiloquent (un style que ses détracteurs jugeront plutôt boursouflé) présent dans toutes ses réalisations.

Alors qu'un film comme Les Lyonnais nous avait séduit,  d'autres longs métrages réalisés par Marchal ( Carbone, Mir 73) ,nous ont laissé sur le bas côté, fatigué par tant de noirceur outrée et de grandiloquence.

 

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Hélas, avec Bronx, diffusé  en ce moment sur Netflix- le film devait sortir en salles cet été distribué par la Gaumont mais la crise sanitaire a distribué les cartes autrement), le réalisateur nous offre un film que l'on classera dans la seconde catégorie.

Avec ce film policier qui une fois de plus nous montre la frontière plus que ténue entre des flics aux méthodes plus que limites et un grand banditisme qui leur ressemble beaucoup, Marchal livre une vision presque caricaturale de son cinéma .

Très rapidement, l'intrigue de Bronx parait très nébuleuse, on a du mal à comprendre les liens entre ces policiers ripoux et ses méchants et très vite, on éprouve une sorte de lassitude pour tous ces personnages qui tirent dans tous les sens et semblent tous assommés par une chappe de plomb assez insaissisable.

On sent que Marchal  aimerait bien rivaliser avec les modèles assumés du genre, les films de Scorsese ou Michael Mann, mais à la place, son film  ressemble trop, par sa réalisation fatiguée et son récit embrouillé,  à un téléfilm lamba du vendredi soir, voire pire, à la série Marseille, déjà sur Netlix, référence du genre en matière de série française totalement foirée et foireuse.

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Il faut dire que le parralèle s'impose très vite puisque Marchal a situé son intrigue de guerre des gangs dans les quartiers nord de la cité phocéenne, mais cette dernière semble plus un décorum mettant une pincée d'exotisme un peu artificiel qu'une vraie plus value, contrairement à ce que peut faire de sa ville  un réalisateur comme Karim Dridi ou même le méconnu et pourtant très réussi De Guerre Lasse d'Olivier Panchot .

Trahisons, flics corrompus, double jeu, fusillade  entre bande rivale dans les églises,  manipulations : les ingrédients du polar classique sont  tous présents, mais le mélange ne prend jamais vraiment et le film ressemble à une sorte de bouillabaisse mal proportionnée, pour rester dans la métaphore marseillaise. 

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 Le casting est un peu à l'image de cette alchimie qui ne prend pas : si,  dans le rôle principal, Lannick Gautry tient plutôt bien la route et qu'on est content de retrouver quelques têtes de comédiens trop rares qu'on voit quasiment que chez Marchall, du toujours charismatique Patrick Catalifo au (très) méchant Francis Renault, certains comédiens comme Stanislas Merhar, Jean Reno- bien meilleur dans la dernière saison de Dix pour cent, ou bien encore le rappeur Kharis, ont bien du mal à convaincre..

Bref, à la vision de ce Bronx qui s'enfonce totalement au fil de son intrigue filandreuse dans la noirceur la plus nihiliste ( son final, malgré le très beau morceau de Bashung Immortel étant un sommet du genre) sans qu'on n'en comprenne vraiment les raisons,  on se dit que le film ne semblait pas bien taillé pour le grand écran et que sa téléportation sur Netflix semblait assez indiquée.  


Film français d’Olivier Marchal. Avec Lannick Gautry, Stanislas Merhar, Kaaris, Jean Reno (1 h 56). Sur Netflix.

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