"C' était agréable d' avoir des amis avec qui se déplacer sur cet immense campus. Karina avait enfin la sensation d' avoir trouvé sa place, de ne plus devoir regarder les autres d' un air embarrassé. Elle sentit sa confiance en elle revenir.
Elle avait raconté le strict minimum à ses nouveaux amis sur sa famille : enfant unique, parents divorcés quand elle était au lycée, père banquier qui travaillait beaucoup et mère au foyer. Des faits exacts. Ce n' était pas la vérité, mais cela suffisait à satisfaire ses camarades. "
Les Olander, sont une famille américaine idéale, Keith, le papa, un vrai Yankee, avocat d' affaire et une carrière ascencionnelle, Jaya, la maman anglaise d' origine indienne, un travail dans le social, Karina, une prèado de treize ans qui doit gérer ses hormones et la présence parfois envahissante de Prem son petit frère de huit ans.
Tout cela dans la banlieue chic de San Francisco.
Cette belle harmonie va être pulvérisée par la mort accidentelle du petit garçon.
Comment une famille peut-elle revivre après pareil drame. Les chemins vont se séparer pour Keith, Jaya et Karina, chacun à leur façon vont essayer de trouver un refuge ailleurs.
Un drame et trois individualités qui réagissent, Shilpi Somaya Gowda, qui avait ému quantités de lecteurs il ya deux ans avec "Un fils en or", tire délicatement le fil de souffrance de son récit.
Nous suivrons principalement Karina dans sa solitude et son travail pour affronter le regard des autres.
Absorbée par l'onde de choc produite par la mort de Keith, il lui faudra subir bien des épreuves pour se défaire de sa culpabilité.
Description minutieuse des liens de sang douloureusement indestructibles entre les membres d'une même famille, "La famille " est roman sensible, émouvant et américain, un peu prévisible certes mais en même temps redoutablement efficace.
★★
« La famille Shilpi Somaya Gowda - ».; Mercure de France, 14 janvier 2021