Bacri n'est plus.... tss ça m'énerve, ça !!
A la fin de notre dernière chronique sur Place Publique, son dernier long métrage co réalisé et co écrit avec sa fidèle complice Agnès Jaoui , on affirmait souhaiter que nos deux comparses, qu'on a tant aimé dans les mythiques " Un air de famille," "Le gout des autres", "au bout du conte" ,"Smoking NO Smoking" ou encore On connait la chanson "écrit pour Alain Resnais, reviennent très vite avec de meilleures nouvelles cinématographiques.
C'est vrai qu'on était un peu chiffons devant ce "Place publique", où, un peu bête et méchant l'on reprochait que "Bacri fasse du Bacri "mais en moins bien-
Car, comme le dit Vincent Lindon dans une interview, heureusement que Bacri fait du Bacri, Lucchini du Lucchini et Depardieu fait du Depardieu., ils vont pas se mettre à faire autre chose quand même.
En tout cas, on est désormais certains d'une chose: Place Publique est la dernière fois que Bacri viendra nous montrer la vision de sa société puisqu'on a appris sa disparition ce lundi 18 janvier et on a du mal à s'en remettre, on se dit que cette année 2021 qui commençait déjà bien mal pour le cinéma n'a pas fini de faire du mal..
Car Bacri, comme je l'avais confié ici même en 2012 je lui vouais un culte depuis plus de trente ans, depuis que j'ai vu Mes meilleurs copains et j'ai continué à l' apprécier sans réserve jusqu' à son role génial dans l'excellentisime Le Sens de la fâte des Toledano Nacache il y a trois ans .
Comme beaucoup des cinéphiles de ma génération, j'étais et suis toujours un fan absolu de Bacri, aussi bien de son jeu d'acteur tout en nuance, des ses talents d'observateur du quotidien (qu'il déploie évidemment évidemment sa compagne Jaoui), de son sens de la répartie, de son regard bourru mais tellement plein d'humanité sur la société.
Un peu trop facile de le caricaturer comme sa marionnette des Guignols en raleur que tout énerve, l'acteur et l'homme en interview offrait souvent une gamme bien plus nuancée, plus tendre qui pouvait le rendre parfois extrêmement touchant et mélancolique.
Quant à son duo avec une Agnès Jaoui qu'on imagine inconsolable, depuis Le gout des autres, leur premier film, impossible de ne pas être constamment emerveillé par leur capacité à mettre le doigt sur les travers de la société tout en posant sur elle et les humains qui la composent un regard plein d'humanité.
J'étais totalement séduit par la capacité du couple à mettre en avant ce qui fait mal dans notre société contemporaine, dans notre rapport à l'amour, aux autres, et ce, grâce à une écriture toujours subtile, toujours juste, toujours tranchante...
En guise de salutations, on aimera se souvenir d'un Bacri, à la rencontre avec le public du film herchez Hortense de Pascal Bonitzer cette meme année 2012 qui nous avait semblé d'excellente humeur et très gentleman.
On était frappé par sa disponibilité lorsqu'il montait lui même dans la salle pour apporter le micro aux spectacteurs qui levaient la main et ne semblaient pas revenir de sa gentillesse, à des années lumières de cette image de ronchon mal luné..
Gageons que c'est cette image là que les fans de JP garderont en mémoire ce soir ..
Parmi la filmographie pléthorique de #JeanPierreBacri on mention particulière à deux longs métrages méconnus mais très beaux : " Adieu Gary "de Nassim Amaouche et " Avant l'aube" de Raphaël Jacoulot. 2 films dévoilant une part plus tendre et apaisée d'un #bacri tout en nuances pic.twitter.com/Mqj07dK6Am
— Baz'art (@blog_bazart) January 18, 2021