Après Le Caire, toile de fond en 2018 et la Cité des chacals l'an passé, Parker Bilal -dont le vrai nom est Jamal Mahjoub – écrivain anglo-soudanais- revient sans trop faire patienter ses fans, nous donner de ces nouvelles en laissant de côté son inspecteur fétiche Makana au détriment d'un nouvel enquéteur, Khal Drake, héros de ces Divinités.
Un polar qui sort ce 11 février qu'on a bien aimé, malgré quelques petites réserves dont on parle sans plus tarder :

“ Leurs torses étaient déformés comme s’ils s’étaient débattus pour tenter de se dégager des gravats. Pendant combien de temps avaient-ils eu conscience de ce qui leur arrivait ? On les avait entortillés dans de la toile comme dans un linceul et ligotés avec de l’adhésif. La main tendu vers le ciel révélait que l’homme avait réussi à libérer un de ses bras. On voyait qu’il avait lutté jusqu'au bout à l’approche de la mort. Le visage de la femme exprimait sa souffrance, la bouche ouverte en un cri perpétuel. “
Khal Drake, bon vieux flic londonien, a un passé chargé. Père absent, mère toxico, adolescence flirtant avec l’islamisme radical jusqu’à un réveil brutal à la suite des attentats de Londres du 07 juillet 2005.La rédemption pour le jeune homme ne pouvait arriver que par un engagement dans l’armée britannique. Un passé chargé et une tête dure, il vient d’ailleurs d’être rétrogradé.
Khal Drake, le flic musulman, fait équipe avec Ray Crane une psychologue anglo-iranienne juive, spécialisée dans le trouble de stress post traumatique, ensemble ils vont enquêter sur un double meurtre qui semble tout droit inspiré par la loi islamique la plus radicale.
Ballade noire et rouge sang le long de la Tamise.
Gentrification de quartiers populaires, pots de vin, corruption, travail au noir, communautarisme et racisme ordinaire, une bonne vieille série noire, classique et bien menée.
Courses poursuites haletantes, bouffée de tendresse et d’humanisme bien venue, et un final violent au tempo très bien tenu. Le lecteur un peu sensible pourrait avoir besoin d’un suivi post traumatique.
Le roman est tout à fait estimable, mais vieux lecteur qu'on est à la rédaction de Baz'art, on peut sembler l’avoir déjà lu plusieurs fois..
Bref, avec "les divinités", Parker Bilal offre un polar sans trop de surprise, vite lu, mais idéal pour un voyage en train ( et il parait qu'on peut partir hors de sa région pour les vacances de février) et qui a surtout le grand mérite d'offrir une intéressante description d’un Londres cosmopolite voire communautariste, en tout cas bien loin des sentiers touristiques battus...
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