WILLIAM : quand le rare et discret William Sheller se raconte sans fausse pudeur
"Et moi j'te connais à peine
Mais ce serait une veine
Qu'on s'en aille un peu comme eux
On pourrait se faire sans qu'ça gène
De la place pour deux
Mais si ça ne vaut pas la peine
Que j'y revienne
Il faut me le dire au fond des yeux"
Tout le monde ou presque connait les paroles d"Un homme heureux", chanson culte de William Sheller, qui est entrée dans l'imaginaire collectif .
Beaucoup de gens, comme nous, ont écouté dans les années 90 en boucle son mythique CD "Sheller en solitaire",un très bel album live en piano voix, et se souviennent aussi de sa propension à mélanger classique et de pop sur des albums tels que "Le Nouveau Monde".
En revanche, peu de gens connaissent vraiment l'homme derrière les créations, un homme dont la discrétion n'a d'égal que l'immense talent artistique.
Heureusement, en mars dernier, après 40 ans de carrière, Sheller a publié une autobiographie baptisée William et parue aux éditions Des Équateurs, dans laquelle il se raconte dans une introspection à cœur ouvert .
Car,fidèle à sa personnalité hors du système, William Sheller ne signe pas avec William une autobiographie classique, mais plutôt une sorte de divagation, très élégante, en forme de quête d’identité personnelle et musicale.
William, l’autobiographie de William Sheller est un récit quelque peu déstructuré dans lequel il évoque notamment la période sombre et difficile de dépression qu’il qualifie lui même de « mort initiatique », le lien avec ses mentors et complices musicaux (Nicoletta, Sanson ou Barbara), ou encore le récit de ses retrouvailles avec un père américain jamais connu, au cours d’une carrière dont la mélancolie était sans doute le point d'orgue .
Avec pas mal de dérision et énormément de sincérité, ces mémoires si singulières prouvent si besoin était à quel point William Sheller est un de nos plus grands artistes de la chanson française de ces 40 dernières années !