Baz'art  : Des films, des livres...
22 juin 2021

Critique cinéma: La fine fleur sent le succès à plein nez !

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 Saviez vous que la création des roses que vous voyez sur l'étal des marchés ou des fleuristes  ne doivent  rien au hasard,  car elles sont souvent basées sur une sélection très minutieuse, permettant dans le meilleur des cas à des variétés dignes d’être présentées dans les concours? 

De la même façon, est ce que vous saviez que l'accouplement entre le pistil (organe reproducteur femelle) et des gamètes mâles (contenus dans les grains de pollen) doit être préparé du mieux possible? 

Rassurez vous, tout cela, on l'ignorait aussi, du moins avant de regarder le « La fine fleur"  de Pierre Pinaud  qui sort en salles le 30 juin dernier après avoir été présenté avec un certain succès lors du dernier festival de l'Alpe d'Huez.

L'intrigue de ce deuxième long-métrage de Pierre Pinaud, presque 8 ans après le réussi Parlez moi de vous, avec une Karin Viard en recherche de lien filial,  se déroule en effet dans une entreprise familiale de production artisanale de roses.

Une entreprise qui voit la gérante en chef, Eve Vernet  (jouée par Catherine Frot) ancienne illustre créatrice de roses, être aujourd'hui au bord du ravin, notamment à caue des pratiques déontologiquement contestables de la concurrence ( un Vincent Dedienne pas forcément le plus à l'aise du casting dans un rôle certes un peu caricatural)..

Pour tenter de sauver la face et de combler les dettes de l'entreprise,  Véra, sa fidèle secrétaire, croit trouver une solution en engageant trois employés en insertion sans aucune compétence horticole et tenter de  sauver la petite exploitation...

Sauf que ces trois pieds nickelés ne connaissent rien en horticulture et le temps presse terriblement ! 

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On l'admet facilement : le pitch de départ du film "La fine fleur » est assez prévisible.  Car, si le milieu de la création de roses n'a jamais été abordé dans le cinéma, le scénario semble dérouler, du moins sur le papier, une énième déclinaison de ces grandes sagas où il faut sauver un empire en détresse et où des personnalités a priori opposées vont tout faire pour faire face à l'adversité.

Le film de Pierre Pinaud ne va jamais vraiment exploser ce schéma attendu, comme on pouvait s'en douter, mais son film se regarde avec un plaisir certain, car ses qualités sont indéniables. 

Le scénario, bien que balisé, nous ménage quelques séquences moins prévisibles (dont une scène de casse à la Océan eleven du pauvre), quelques tirades humoristiques bien senties pourront séduire un large public et le soin accordé à l'image et à la lumière mettent parfaitement en valeur l'esthétique des roses,  et on saura gré au cinéaste de ne pas appuyer trop fort sur la corde des bons sentiments, comme on pouvait le craindre au départ; nous ménageant même une fin assez émouvante et pas trop pathos.

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Mais le plus gros atout de ce film réside dans son casting et le mélange réussi entre des natures de comédiens qui n'ont pas forcément grand chose à voir entre eux. 

On sent que Pierre Pinaud, passionné par le monde floral depuis sa tendre enfance, a composé son casting comme il compose un bouquet d'acteurs à sa convenance.

Il est ainsi parvenu à intégrer un bel échantillon de comédiens très chevronnés ( Catherine Frot, Vincent Dedienne) /en les mêlant à des acteurs comiques utilisés ici un peu à contre emploi (Olivia Cote,Fatsah Bouyahmed) et des vraies révélations, peu-  Marie Petiot, étonnante en jeune femme incapable de s'exprimer à voix haute- ou pas vu au cinéma-  Melan Omerta, rappeur toulousain qui s'essaie à son premier long métrage avec une maturité et une maitrise impressionnante.

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Melan Omerta est la vraie révélation de cette "fine fleur" :son face à face, d'abord tendu, puis rapidement plus tendre avec une Catherine Frot toujours impeccable,  donne sans doute les scènes les plus réussies de cette fine fleur, 

Il faut dire que dans sa dimension sociale et son ode à la solidarité, le film a quelque chose du Ken Loach veine humoristique, celui de "La part des anges" ou de "Looking for Eric"..Admettez qu'il y a pire comme comparaison !!

Une jolie chronique entre rires et larmes qui devrait avoir un beau capital sympathie de la part du public..

Bref, pour continuer dans la métaphore horticole, on sent le succès à plein nez pour ce film qui sort le 30 juin, jour où les jauges de cinéma reviennent à 100%!  

 

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