Une sélection ciné savoureuse et...tricolore
Récemment, un jour de sortie ciné pendant lequel j'avais mis en valeur 3 films français, un certain Ruby (non, aucun rapport avec le prochain film des crétaurs de Littlle miss Sunshine) m'avait mis le commentaire suivant : " 3 daubes en perspectives, du ciné français quoi". Outre que sur la forme, cette remarque est un peu court, jeune(?) homme, sur le fond, je ne suis absolument pas d'accord avec cette pensée qui dénigre bassement le cinéma français, et pour le démontrer, je choisis encore dans les sorties du jour trois films hexagonaux:
1. Les saveurs du palais
Le pitch :
Hortense Laborie est une cuisinière réputée qui vit dans le Périgord. A sa grande surprise, le Président de la République la nomme responsable de ses repas personnels au Palais de l'Élysée.
Pourquoi je veux y aller :
- pour le sujet, qui associe gastronomie et politique, deux domaines qui m'intéressent tout particulièrement, et qui est inspiré d'une histoire vraie, arrivée sous le mandat de Mitterand;
- parce que Christian Vincent est un cinéaste rare et modeste mais très interessant (La Discrète, Beau Fixe, Quatre Etoiles) , absent depuis plusieurs années des grands écrans;
- parce que Catherine Frot semble trouver un rôle taillé pour elle, et sa confrontation au novice Jean D'Ormesson est des plus prometteuses.
2. Quelques heures de printemps
Le pitch :
A 48 ans, Alain Evrard est obligé de retourner habiter chez sa mère. Cohabitation forcée qui fait ressurgir toute la violence de leur relation passée. Il découvre alors que sa mère est condamnée par la maladie. Dans ces derniers mois de vie, seront-ils enfin capables de faire un pas l'un vers l'autre ?
Pourquoi je veux y aller :
- Comme Christian Vincent, Stéphane Brizé est un cinéaste dont j'aime beaucoup le travail, et dont les films frappent par leur apparente modestie et leur profonde humanité, notamment Je ne suis pas là pour être aimé un de mes films préférés de 2004;
- pour le sujet particulièrement fort sur lequel repose le film (le choix de mettre fin à ses jours), traité sans doute ici de façon pudique et non didactique;
- parce que je ne cesse de dire à quel point j'aime voir jouer Vincent Lindon et que ses choix de carrière ( j'oublie Pater), particulièrement exigeants et de bon goût.
Le pitch:
Paris 2011. Alex a vingt-sept ans. Il vend du shit et vit dans l’ombre de son frère Isaac, lequel après avoir été son soutien est devenu son fardeau. Alors quand son cousin lui annonce qu’il ouvre un restaurant à Tel-Aviv, Alex imagine le rejoindre pour changer enfin de vie. Déterminé à partir, Alex doit dès lors trouver de l’argent et faire son Alyah.
Pourquoi je veux y aller :
- car ce premier film semble mélanger éffrontément les genres (à la fois un polar, un film sur la famille, sur un nouveau départ et sur les sentiments), ce qui est très ambitieux pour une première oeuvre.
- car les références du cinéaste font forcément envie,que ce soit La 25e heure de Spike Lee, qui retrace l'errance d'un repris de justice ou encore Two Lovers de James Gray pour l'aspect plus ou moins décontracté de son approche de la religion, deux films qui font partie de mes oeuvres de chevet.
- parce que Alyah a été couvert de prix , notamment celui du public aux lectures du Festival Premiers Plans d’Angers, et a également été présenté avec un certain succès à la Quinzaine des Réalisateurs du festival de Cannes 2012.
Dans une semaine riche cinématographiquement parlant, j'avoue avoir hésité pour choisir le dernier de ma sélection, j'aurais pu mettre un film venant d'une autre contrée, soit les USA (avec le potentiellement troublant Robot et Franck), les Philipines (où Brillante Mendoza, le cinéaste philippin le plus illustre emmène Isabelle Hupert dans le possible oppressant Captive) ou l'Egypte pour Après la bataille, première fiction sur les révoltes de la Place Tahir...
Oui, j'aurais pu, mais ne serait ce que pour plaire à mon grand pote Rudy (Rudy si tu nous regarde), j'ai tenu à faire le grand chelem tricolore...