Réalisateur à succès, aux plus de 30 ans de carrière et 20 films, Gérard Krawczyk était présent au festival du cinéma français d'Aix Les Bains pour donner une master class et on a pu passer un peu de temps avec lui.
De Taxi 2 à Fanfan la tulipe, de Taxi 3 à Wasabi, de Taxi 4 à la Vie est à nous et depuis le sublime l’Été en pente douce (1987), sa filmographie aime surprendre et ce même si son nom de brille pas autant à l’affiche que celui de ses acteurs, il s’épanouit dans tous les registres. Photographe et caméraman de formation, diplômé d’économie, Gérard Krawczyk a débuté sa carrière comme cinéaste en 1986 avec le film Je hais les acteurs qui met notamment en scène Michel Galabru, Bernard Blier, Michel Blanc ou Jean Poiret.
Premier essai réussi, le métrage est nominé pour l’Oscar du meilleur film. Il rencontre Luc Besson en 1988 sur le tournage du Grand bleu, la suite de sa carrière en sera profondemment influencée.
Krawczyk s’arrêtera de tourner pendant de longues années, avant de revenir collaborer avec son ami Besson sur Taxi dix ans plus tard, avant de se voir chargé des projets Taxi 2 et 3 puis Wasabi, que Besson a écrits, tout comme Fanfan la Tulipe.
C'était en effet le moment idéal pour échanger avec lui sur son métier, sa carrière, en toute simplicité, dans le cadre majestueux de la station thermale
Rencontre avec Gérard Krawczyk, réalisateur et scénariste français.
Gérard Krawczyk, réalisateur et scénariste français.
: « Taxi, au départ , personne ne s’y attendait. Je me souviens, lorsque j’ai tourné la toute première scène du premier volet, un producteur m’a demandé si ça allait vraiment être bien C’est l’un des films les plus connus en France et à l’international, on m’en parle encore. Vous savez, les films, tant qu’on en parle, c’est qu’ils sont vivants Il fallait surprendre, Et puis le public s’est emparé du phénomène…
A ce moment-là, le film ne vous appartient plus .Un jeune, venu assister au tournage me dit alors, ‘en fait, ce ne sont pas des stars mais des gens comme nous !’« Pour la suite, il ne fallait pas se gourrer, sourit Gérard Krawczyk, et on ne les a pas déçus , car on a doublé les chiffres jamais un deuxième volet n’était parvenu à doubler les chiffres, Quand on fait des suites, il faut savoir se renouveler mais sans se trahir. Comme les groupes de rock, à chaque nouvel album, on veut du nouveau mais avec des morceaux qui nous rappellent aussi pourquoi on les aime. Ça met une sacrée pression ».
« Réalisateur, les gens ne nous connaissent pas. Je prends un exemple, vous allez voir quelqu’un dans la rue pour lui demander qui a fait Titanic, peu de chance qu’il sache. Ils voient un film avec des acteurs, c’est comme ça…
Je ne tourne plus ni même à la TV mais mon quotidien, aujourd’hui, c’est la transmission. Des masterclass, certes, mais aussi des interventions dans les écoles « pour faire de l’éducation à l’image car ça me préoccupe de voir que pour les jeunes, tout vaut tout. Ils pensent pouvoir faire un film avec un simple téléphone, on peut le faire, oui, pas de problème mais dans un film, il y a une histoire, des personnages, une dramaturgie, un réalisateur… Je leur explique ce que signifie écrire une histoire ».
« Si j’avais été frustré, je serais devenu acteur mais non, je suis très heureux d’être derrière, de raconter des histoires qui font rire ou émeuvent » Il est arrivé que mes projets ne soient pas considérés comme dignes d’intérêt, j’ai même une pile de projets qui ne seront jamais des films, nous sommes tous passés par là mais lorsque vous criez ‘action !’ et que le plan se déroule tel qu’on l’a imaginé, là, c’est le meilleur moment… «
"C'est vrai que les films que j'ai réalisés sont tous différents. Il y a eu des films de divertissement, des films intimistes... Mais l'élément commun est l'émotion. C'est le must. C'est d'ailleurs pour ça que l'on vit. Si on peut en une heure et 30 minutes rassembler tous les moments les plus intenses de la vie, c'est formidable. Vous savez, on a le droit de ne pas être d’accord, on connaît tous notre fin alors échangeons, toujours, tout le temps. Les espaces de liberté se restreignent dans une société qui aime à cocher des cases »
L’humoriste Laurent Gerra, l’acteur François Berléand, le chef Marc Veyrat et le réalisateur Gérard Krawczyk réunis à Aix-les-Bains.
Photo baz'art
Merci à l'organisation et aux partenaires du festival d'Aix Les Bains